Attaque d’Annecy : l’ex-épouse de l’assaillant décrit un être “dépressif, parano, schizophrène”
© Thomas Pierre/ABACA
Une semaine après l’attaque d’Annecy, le 8 juin, qui a fait six blessés, dont des enfants en bas âge, l’ex-femme de l’assaillant présumé s’est confiée à l'hebdomadaire Le Point sur l’état psychologique de celui-ci.
L’assaillant semblait être instable. Le 8 juin dernier, un homme a poignardé six personnes sur une aire de jeu d’Annecy, blessant notamment dont des enfants en bas âge. Depuis, Abdalmasih Hanoun a été mis en examen et placé en détention provisoire. Son ex-épouse, qui vit en Suède avec leur enfant, s’est confiée sur les comportements de l’assaillant au Point, mardi 13 juin, le décrivant comme un être “dépressif, parano, schizophrène”.
Lors d'un entretien en arabe, Juliette [pseudonyme choisi par l'ex-femme de Hanoun, ndlr] a raconté les dix années passées avec le père de son enfant. Elle se souvient : “Il se parlait souvent à lui-même, surtout dans la salle de bain, comme s’il était en train de discuter avec quelqu’un, sauf que son portable n’était pas avec lui.”
Elle aurait prévenu les autorités françaises sur l’état de son ex-époux
Du jour au lendemain, Abdalmasih Hanoun quitte la Suède pour la Suisse, puis la France. “J'ai envoyé un mail à l'Office français de l'immigration et de l'intégration d'Annecy (Ofii) pour qu'il s'occupe de lui. Je les ai suppliés de le renvoyer en Suède, car il n'était pas dans un état normal, il ne pouvait pas s'occuper de lui-même”, a-t-elle confié au Point. De l’Ofii, elle n’obtiendra jamais de réponse. L'adresse n'était plus valable, indique-t-on du côté de l'office. Elle aurait aussi alerté les autorités suisses et françaises sur ses "accès dépressifs" liés au traumatisme d'avoir survécu en Syrie à une attaque d'un groupe de combattants de Daech lors de son service militaire obligatoire.
En France, Abdalmasih vivait dans une église. Malgré ses efforts, Juliette a eu du mal à garder contact avec lui. Au téléphone, elle lui demande souvent de revenir en Suède. Son état de santé empire, d'après elle et il a du mal à tenir des propos sensés. Sur le fait qu’il ait répété plusieurs fois le nom de Jésus lors de l’attaque, elle a confié à l’hebdomadaire penser “qu'à cause de sa schizophrénie il avait commencé à se fabriquer certaines croyances qui n'existent pas.” “Tout ce que je regrette, c'est de ne pas avoir pu arrêter Abdalmasih. Je prie pour eux tous les jours. Je sais que ce qu'ils ont vécu était horrible, mais j'espère qu'ils vont s'en sortir. Je souhaite que cela ne se répète nulle part ailleurs”,a-t-elle conclut.
publié le 14 juin à 12h38, Orange avec 6Medias