Culture

"Des fois, il faisait -5°C l'hiver" : une plainte déposée contre quatre grands musées parisiens pour main-d'oeuvre illicite

© Ait Adjedjou Karim/ABACA - Illustration

Plusieurs grands musées français sont accusés, dans une plainte déposée le 18 octobre par le syndicat SUD-Culture, d'avoir employé de la main-d'oeuvre externe dans des conditions illégales. Certains témoignages recueillis par France 3 Paris-Île-de-France font état d'une situation alarmante que les établissements n'ont pas souhaité commenter.

"On a parfois un peu l'impression d'être épiés". De grands musées parisiens, parmi lesquels le Louvre et la Bourse de Commerce, auraient-ils exploités certains de leurs salariés en ayant notamment recours à de la sous-traitance ? C'est tout l'objet d'une plainte déposée vendredi 18 octobre par le syndicat SUD-Culture pour prêt de main-d'oeuvre illicite et délit de marchandage, envers plusieurs établissements, dont de grands noms parisiens, rapporte France 3 Paris-Île-de-France.

"On n'est pas du tout logés à la même enseigne"

Les musées du Louvre, du Palais de la Porte Dorée, de la Course du Commerce seraient concernés, en plus du Musée des civilisations de l'Europe et de la Méditerranée (Mucem), à Marseille, complète BFMTV. Selon les détails de la plainte, résumés par un communiqué du SUD, ces établissements auraient fait appel à des salariés externes de manière abusive, leur imposant des conditions de travail difficiles. Plusieurs de ces employés, recrutés via des boîtes privées pour renforcer l'effectif des musées, font état d'un traitement différent de celui réservé aux "agents internes".

"Des fois, il faisait -5°C l'hiver, l'été, on est en plein soleil, sous la canicule. On marche 10 à 15 kilomètres par jour", raconte Maya à France 3, qui a travaillé au musée du Louvre en tant qu'agent d'accueil - l'un des postes les plus externalisés. "On n'est pas du tout logés à la même enseigne, pour un salaire bien inférieur", déplore-t-elle, assurant que les "internes" avaient droit, eux, aux salles les plus chauffées en hiver. "Il y a des gens qui sont démarchés pour venir nous chercher, pour venir nous poser des questions", explique pour sa part Valentin, agent de régie à la Bourse de Commerce. "On a parfois un peu l'impression d'être épiés", ajoute-t-il.

Certains musées ont réagi

La plainte du SUD dénonce des pratiques qui se généralisent depuis plusieurs années dans les établissements culturels recevant du public. Les musées, quant à eux, n'ont pas commenté le fond des accusations. Le Musée du Louvre a assuré n'avoir "aucune information" sur le dépôt d'une plainte, et "ne jamais commenter" une enquête en cours.

publié le 22 octobre à 17h15, Joanna Wadel, 6Medias

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