Politique

"T’as pas du boulot pour moi ?" : les députés battus après la dissolution en (difficile) quête d’un job

© Vernier Jean-Bernard/JBV News/ABACA - Un député sortant sur quatre a perdu son poste début juillet.

À l’issue du second tout des élections législatives anticipées, convoquées par Emmanuel Macron après les résultats du scrutin européen, 155 parlementaires ont perdu leur siège de député. Pour nombre de ces anciens élus, la reprise de leur ancienne activité ou la reconversion n’est pas un processus si aisé, d’autant plus en période estivale.

Ancien député cherche travail bien rémunéré. Alors que la dissolution surprise de l’Assemblée nationale en a surpris plus d’un, les députés battus à l’issue des élections législatives qui sont intervenues au début de l’été peinent à retrouver un travail. "Quand vous avez été président de groupe parlementaire, vous connaissez beaucoup de monde, cela permet de trouver des opportunités professionnelles", explique Bertrand Placher, ancien patron des députés du groupe Liot (centriste), auprès du Parisien. Depuis plusieurs semaines, ses ex-collègues, qui se sont également retrouvés au chômage du jour au lendemain sollicitent son aide pour se remettre sur le marché du travail.

"Pas bankable" d’avoir été député

Comme le rappelle le média, un député sortant sur quatre a perdu son poste début juillet. Car malgré une expertise confirmée certains ex-élus se confrontent à la dure réalité des entretiens d’embauche. "Certains recruteurs veulent s’assurer que ma volonté de reprendre une carrière d’ingénieur est définitive, que je ne retournerai pas en politique. D’autres ont peur que je ne travaille pas à cause de l’image négative, qu’ils se font des politiques", raconte Jean-Marc Zulesi, battu dans sa 8ème circonscription des Bouches-du-Rhône par le Rassemblement national. Et il faut imaginer que ces recherches professionnelles interviennent en plein mois d’août, alors que de nombreux chasseurs de tête sont en vacances.

Après avoir été réélu en 20022, Emmanuel Macron avait pourtant promis aux députés sortants de les "aider à retourner dans la vie extrapolitique", à l’occasion d’un buffet qui s’était tenu au palais présidentiel. Dans les faits, ce soutien n’a bénéficié qu’à une poignée d’entre-eux. Certains ont fait le choix de se lancer dans l’entreprenariat en ouvrant par exemple une entreprise de conseil à l’image de l’ancien député Bruno Millienne. D’autres n’entendent pas sortir de la lumière et rampent vers les plateaux de télévision où ils espèrent obtenir une place de chroniqueur. Il ya également ceux qui se redirigent vers des entreprises d’État, notamment la SNCF, ou la fonction publique. Mais l’étiquette de la politique laisse des accrocs : "On m’a dit que je n’étais pas bankable parce que j’avais été député", semble s’offusquer l’ancien vice-président du groupe MoDem à l’Assemblée.

publié le 5 août à 10h00, Nathan Hallegot, 6Medias

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