"Provocation", "coalition de l'échec"... la classe politique étrille les noms du nouveau gouvernement
© Blondet Eliot/ABACA
Les noms qui composent le gouvernement de François Bayrou ont été dévoilés lundi 23 décembre. Une liste décriée par de nombreux politiques, à droite comme à gauche.
Le nouveau Premier ministre, François Bayrou, avait promis l’annonce d’un nouveau gouvernement avant Noël, c’est désormais chose faite. Après avoir été repoussée plusieurs fois, l’annonce du nouveau gouvernement a été faite lundi 23 décembre, après de longues tractations en coulisses. À gauche comme à droite, le nouveau gouvernement est loin de faire l’unanimité. Plusieurs personnalités ont conservé leurs ministères après la censure du gouvernement Barnier. Parmi eux, Bruno Retailleau, Jean-Noël Barrot, Sébastien Lecornu, et Rachida Dati.
D’autre part, d’anciens ministres composent désormais le nouveau gouvernement, à l’image d’Élisabeth Borne, Manuel Valls ou encore Gérald Darmanin. La députée des écologistes, Sandrine Rousseau, a pointé le manque de renouveau. “La seule ligne écologique de ce nouveau gouvernement sera visiblement le recyclage d’anciens ministres”, a-t-elle déclaré avant de publier “tout cela va mal finir (…) C'est un gouvernement de provocation.”
Une opinion partagée par Fabien Roussel, le chef de file du Parti Communiste, qui compare cette annonce à "un jour sans fin". "On est loin du nouveau monde! Vivement du neuf" a-t-il déclaré sur “X”. Olivier Faure a également dénoncé une provocation de la part du nouveau gouvernement : “Ce n’est pas un gouvernement, c’est une provocation. La droite extrême au pouvoir sous la surveillance de l’extrême droite”, a-t-il lancé sur le réseau social.
Une nouvelle censure inévitable ?
Face à ce nouveau gouvernement, Marine Tondelier, qui était invitée sur BFMTV, a dénoncé un gouvernement qui “ne correspond pas aux votes des Français” avant de laisser entendre qu’une nouvelle censure pourrait avoir lieu : “Les mêmes causes produiront les mêmes conséquences”, a déclaré la secrétaire nationale des écologistes.
Même son de cloche du côté de Mathilde Panot et des insoumis. “Avec la chute de Bayrou, le roi Macron sera nu. Son départ est inéluctable”, a lancé la cheffe de file des députés de la France Insoumise.
Une coalition de l’échec, dénonce le RN
Le nouveau gouvernement mis en place par François Bayrou le 23 décembre a également été décrié par le président du Rassemblement National, Jordan Bardella. “Heureusement que le ridicule ne tue pas. Hélas, rien n’aura été épargné aux Français : François Bayrou a réuni la coalition de l’échec”, a-t-il déclaré sur “X”.
Marine Le Pen y est également allée de son commentaire sur “X” : “Les Français n’attendaient pas grand-chose de la nomination d’un gouvernement qui s’appuie comme le précédent sur une absence manifeste de légitimité et une majorité introuvable.”
Pour Éric Ciotti, le président du groupe “Union des droites pour la république” : “La coalition des minorités macronistes accouche en catastrophe d’un gouvernement enchaîné à l’impuissance du en-même-temps.” Enfin, le patron des députés Républicains à l'Assemblée Laurent Wauquiez, a dénoncé un manque de respect à l’égard de son parti : “Notre poids est 50 % plus faible que ce qu’il devrait être. Les équilibres sont peu respectueux des Républicains.”
publié le 23 décembre à 22h43, Arnaud Enjourbault, 6Medias