Procès du RN

Réquisitions d'inéligibilité: Marine Le Pen estime qu'on réclame sa "mort politique"

La cheffe de file des députés du Rassemblement national au tribunal de Paris, le 14 novembre 2024

© GEOFFROY VAN DER HASSELT, AFP - La cheffe de file des députés du Rassemblement national au tribunal de Paris, le 14 novembre 2024

"C'est ma mort politique qui est réclamée", a considéré vendredi sur TF1 Marine Le Pen après la peine d'inéligibilité avec exécution immédiate qui a été requise contre elle par les procureurs lors du procès des assistants d'eurodéputés RN.

Le parquet a également demandé, contre la triple candidate malheureuse à la présidentielle, cinq ans d'emprisonnement dont deux ferme et 300.000 euros d'amende.

Les plaidoiries de la défense sont attendues lundi, avant un jugement du tribunal correctionnel qui doit être rendu début 2025.

"Ma survie politique, évidemment, va dépendre de la mise en œuvre de cette condamnation à la mort politique, avec exécution provisoire ou non", a estimé Mme Le Pen lors d'un entretien au journal de 20H00. "Et c'est, je crois, le but depuis le départ de cette opération qui a été lancée par un socialiste, M. (Martin) Schulz, (à l'époque) président du Parlement européen, en accord avec la socialiste Mme (Christiane) Taubira, ministre de la justice de l'époque", a-t-elle poursuivi.

En évoquant un réquisitoire "outrancier" et "sans commune mesure avec le moindre réquisitoire du même type", la députée du Pas-de-Calais a fait part d'un "sentiment de révolte", selon elle également ressenti par "des millions de Français", "et même au delà de mon propre camp politique, puisque l'indignation qu'a suscitée ce réquisitoire a traversé en quelque sorte toute la classe politique".

Les macronistes Gérald Darmanin, Christian Estrosi ou Karl Olive, mais également Jean-Luc Mélenchon ont fait part de leurs réserves quant à l'idée d'une condamnation à une peine d'inéligibilité avec effet immédiat.

"En réalité, je me suis rendu compte que ce n'était pas la justiciable qui était jugée, que c'était la cible politique qui était jugée", a encore protesté celle qui comparaît aux côtés de 24 autres prévenus, soupçonnés d'avoir embauché des assistants d'eurodéputés dont les missions n'étaient en fait qu'au seul bénéfice du parti d'extrême droite.

Interrogée quant à une volonté de "faire pression sur la justice", alors que le RN a notamment lancé une pétition en ligne pour protester contre ces réquisitions du parquet, Marine Le Pen a répondu "Jamais de la vie".

"Mais il a bien fallu donner la possibilité à ceux qui étaient indignés (...) d'exprimer cette indignation, mais de la manière la plus pacifique qui soit, c'est-à-dire par l'intermédiaire d'une pétition", s'est-elle encore justifiée.

publié le 15 novembre à 21h28, AFP

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