Politique

Le nouveau ministre de l'Économie provoque la colère du RN et se fait recadrer par Michel Barnier

© David Niviere/ABACA

Antoine Armand, nouveau locataire de Bercy, a déclaré que le RN n'appartenait pas "à l'arc républicain". Marine Le Pen, furieuse, brandit la menace d'une censure. Michel Barnier a sèchement recadré son ministre.

Premier couac au sein du gouvernement fraîchement constitué par le Premier ministre Michel Barnier : le nouveau ministre de l'Économie, le macroniste Antoine Armand, invité le 24 septembre à la matinale de France Inter, a déclaré que sa porte resterait "toujours ouverte, avec le parti socialiste, avec les écologistes, avec les communistes…" et avec les députés de la France insoumise. Mais pas au Rassemblement national, qu'il exclut de "l'arc républicain", rapporte Le Figaro : "Le Rassemblement national, contre lequel nous avons été élus, face auquel nous avons fait un front républicain , n’y appartient pas, il faut être très clair là-dessus." Un peu trop clair, donc, au goût de Marine Le Pen, présidente du groupe parlementaire RN, qui a immédiatement exprimé sa fureur au micro de LCI : "Quand j'entends Antoine Armand dire que sa porte est fermée au RN alors que le budget arrive , je pense que le Premier ministre doit aller expliquer à ses ministres la philosophie de son gouvernement car il semblerait que certains n'aient pas encore totalement compris."

Rétropédalage du ministre

D'autres membres du RN ont réagi avec véhémence, à l'instar du député Thomas Ménagé sur Europe 1 : Antoine Armand "semble avoir oublié les lignes rouges, dont celle qui implique le respect. Si sa porte reste fermée, c'est lui qui risque de la prendre assez rapidement avec tout son gouvernement" menace-t-il, évoquant ainsi à demi-mot la potentielle censure du gouvernement de la part de son groupe à l'Assemblée. Poursuivant : "C'est un kamikaze (...) parce que j'ai l'impression qu'il met gravement en danger la survie de son gouvernement, et en même temps, il insulte 11 millions d'électeurs."

Si les propos d'Antoine Armand ne passent pas au RN, ils ne semblent pas non plus trouver un écho favorable du côté de... Matignon. En début d'après-midi, Michel Barnier a en effet "clairement et fermement" rappelé au ministre de l'Économie "les règles et les engagements" du nouveau gouvernement, à savoir "le respect des électeurs" et "le respect des présidents de groupe représentés au Parlement", indique BFMTV. Le Premier ministre aurait même appelé Marine Le Pen après la sortie de son ministre. Un premier recadrage semblant signifier que Michel Barnier prend au sérieux l'éventualité d'une censure de la part du RN, incontestable "arbitre" de la réorganisation politique en cours.

Antoine Armand a finalement rétropédalé, faisant savoir qu'il recevrait prochainement "toutes les forces politiques représentées au Parlement", dont le RN, "pour évoquer les enjeux économiques et financiers du pays".

publié le 24 septembre à 15h09, Sabrina Guintini, 6medias

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