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Plans sociaux : Sophie Binet demande "un moratoire sur les licenciements"

© Capture d'écran/ France 2 - Sophie Binet était l'invitée de Télématin sur France 2, mardi 19 novembre 2024.

Face à la recrudescence des plans sociaux dans de grands groupes, Sophie Binet, secrétaire générale de la CGT, s'est jointe aux critiques de ces grandes entreprises et le gouvernement. Dans Télématin sur France 2, mardi 19 novembre, la cégétiste a averti sur les chiffres inquiétants et les risques de cette dynamique.

Les plans sociaux se multiplient en France, et la CGT (Confédération Générale du Travail) s'en inquiète. Auchan, Michelin... Les dossiers se sont succédés ces dernières semaines, avec des annonces de fermetures de sites et de grandes surfaces, provoquant l'inquiétude des salariés et des syndicats. Mardi 19 novembre, la CGT annonce un chiffre édifiant : 100 plans sociaux ont été lancés en six mois. "Cette liste des plans de licenciement ne cesse de s'allonger", a averti Sophie Binet, la secrétaire syndicale de la CGT, dans Télématin ce mardi sur France 2.

"Tous les indicateurs sont inquiétants"

La représentante de l'organisation syndicale a tenu à souligner la gravité de la situation, qui pourrait conduire à "la récession", assure-t-elle : "L'impact majeur est sur les petites et moyennes entreprises qui sont aussi impactées par la chute de la demande", a pointé Sophie Binet, précisant que "tous les indicateurs sont inquiétants". "Nous demandons un moratoire sur les licenciements. Si on laisse faire, on va détruire notre outil industriel", a déclaré la cégétiste. "Il n'y a pas pire violence sociale que le chômage", a-t-elle ajouté, alertant par ailleurs sur la "triple peine" subie par les seniors, avec une "grave baisse" de leurs droits engendrée par les réformes des retraites et de l'assurance-chômage.

Pour redresser la barre, Sophie Binet a également préconisé de miser sur "une toute autre politique industrielle que celles de la multiplication des cadeaux" aux investisseurs. "Ce n'est pas parce qu'on a plus dépensé que la dette a augmenté, mais parce que les recettes ont baissé à cause des baisses d'impôts pour les plus riches donc c'est à eux de payer", a encore fait valoir la syndicaliste. "Cela fait dix ans qu'il y a une politique de l'offre qui a été mise en place [...]. Le précédent président du Medef nous avait promis un million d'emplois et ils ne sont pas là", a-t-elle ajouté.

La CFDT alerte sur les pertes d'emploi plus discrètes

La veille, sa consoeur de la CFDT, Marylise Léon, tirait la sonnette d'alarme dans les colonnes du Monde sur les formes "moins visibles" de pertes d'emploi qui accompagnent ces plans sociaux. "Beaucoup de restructurations en cours prennent d’autres formes, moins visibles : ruptures conventionnelles collectives, plans de départs volontaires, départs individuels, notamment dans les petites entreprises, etc.", a-t-elle pointé, attirant l'attention sur ces phénomènes qui se produisent "en dehors des écrans radars". "Les employeurs ont un effort de transparence à faire en prouvant qu’ils ont tout mis en œuvre pour éviter les licenciements", a ajouté Marylise Léon.

Face à cette inquiétante dynamique, Michel Barnier a proposé de mettre en place une "task force", consistant à mobiliser son gouvernement "sur cette priorité [...], pour apporter des réponses rapides à chaque situation particulière", a-t-il déclaré à Ouest-France. Le but étant d’"accompagner, dialoguer avec les entreprises, s’assurer qu’elles trouvent des solutions de reconversion pour leurs salariés (…) et chercher des repreneurs pour les sites, à chaque fois que c’est possible".

publié le 19 novembre à 13h43, Joanna Wadel, 6Medias

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