Budget 2025

"François Bayrou pourra tenir jusqu'en 2027, sauf si…" : François Hollande met en garde le Premier ministre

© Xinhua/ABACA

Dans un entretien accordé à Ouest-France, dimanche 5 janvier, François Hollande a jugé que le gouvernement de François Bayrou pourrait tenir jusqu’en 2027. Pour cela, il devra faire des concessions aux "oppositions de gauche et en faveur des Français" et tenir à distance le RN.

Alors que le gouvernement Barnier a été censuré il y a un mois, François Hollande, député PS de Corrèze, a donné son pronostic sur la durée de vie de la nouvelle équipe de François Bayrou. "Ça dépendra d’abord de lui", a estimé l’ancien président de la République dans un entretien accordé à Ouest-France, dimanche 5 janvier. "S’il concède des gestes significatifs à l’égard des oppositions de gauche et en faveur des Français, il pourra tenir jusqu’en 2027", mais à la condition que le "socle commun" ne se dissolve pas "en raison de ses contradictions", a-t-il précisé.

Afin, donc, de concilier les oppositions de gauche, François Hollande juge que le Premier ministre devrait faire un "geste" sur la réforme des retraites. "La réouverture d’une discussion dans le cadre d’une conférence sociale pourrait permettre aux partenaires sociaux de la corriger", a-t-il expliqué. Il faudrait également qu’il prenne des mesures de justice fiscale dans son prochain budget, "en mettant à contribution les plus hauts patrimoines, les revenus les plus importants et les bénéfices les plus élevés, à un niveau plus élevé que ce qu’avait prévu le gouvernement Barnier" et qu’il soutienne l’hôpital. Il faudrait enfin qu’il se mette "clairement à distance du Rassemblement national" car selon lui, "le respect du front républicain l’exige".

Selon François Hollande, Emmanuel Macron doit "terminer son mandat"

François Hollande s’en est également pris à Emmanuel Macron qui a toujours dit qu’il n’y aurait pas de hausse d’impôts sous sa présidence. "Qu’il ne nous fasse pas croire qu’il sera possible de réduire le déficit que ses gouvernements ont creusé sans mesures fiscales supplémentaires", a affirmé l’ex-président de la République. Selon lui, ce qui explique la dégradation des comptes publics est "surtout les baisses d’impôts qui ont été consenties depuis 2017". Elles représentent 60 milliards d’euros, "ce qui correspond précisément à 'l’effort' qui était envisagé par le gouvernement Barnier pour 2025". Il estime donc qu’il faudra revenir "sur ce qui a été défait, ou mal fait".

Le député de la Corrèze a toutefois affirmé qu’il n’était pas pour un départ anticipé d’Emmanuel Macron, comme les membres de La France insoumise ou du Rassemblement national. "Il a été réélu et il doit donc terminer son mandat. Sa démission provoquerait une crise institutionnelle majeure", a-t-il conclu.

publié le 5 janvier à 08h11, Lilian Moy, 6Medias

Liens commerciaux