"Bardella, c'est le Frexit avec le sourire" : ce que Stéphane Séjourné craint du RN
© Blondet Eliot/ABACA
Dans une interview publiée par Le Parisien, samedi 20 janvier, le nouveau ministre de l'Europe et des Affaires étrangères s’est exprimé sur la montée en puissance du populisme, la figure de Jordan Bardella et le danger que cela représente en vue des élections européennes.
Il y a dix jours, Stéphane Séjourné a fait son entrée au gouvernement. Secrétaire général de Renaissance depuis septembre 2022, il conserve également ce rôle, en plus de celui de ministre de l'Europe et des Affaires étrangères qui lui incombe aujourd’hui. Interviewé par Le Parisien ce samedi 20 janvier, il s’est exprimé sur de nombreux sujets, dont sa récente nomination, la position de la France vis-à-vis de l’Ukraine ou encore la situation au Proche-Orient. Mais il s’est également prononcé sur la campagne en vue des prochaines élections européennes qui se tiendront début juin.
Une campagne à laquelle il participera, mais pas en tant que protagoniste : "C’est une élection clé. Je ferai des meetings. Il faut qu’on passe d’Européens convaincus à des Européens convaincants. Qu’on démontre le besoin d’Europe. Mais, clairement, je ne serai pas tête de liste". Pour lui, le candidat Renaissance devra "d’abord avoir la légitimité" de son parti. "Être une personnalité consensuelle, associant toutes les familles du bloc central. (…) Il doit aussi avoir une légitimité européenne, construite à Bruxelles ou à Paris", a-t-il souligné. Sans manquer de tacler l’opposition : "Le Rassemblement national fait erreur en cherchant à transformer cette élection en campagne purement nationale."
"Un carburant électoral pour les populismes"
Une opposition personnifiée par l’extrême-droite, donc, qui interpelle Stéphane Séjourné, alors que de plus en plus pays en Europe et dans le monde se tournent vers des candidats politiques à l’idéologie populiste. Comme en Argentine, où Javier Milei a récemment été élu président. "C’est une démocratie, les gens ont voté pour Javier Milei en conscience. Il faut respecter et chérir les démocraties, elles se font de plus en plus rares dans le monde. Je formule des vœux de réussite pour ce pays", a-t-il indiqué.
Stéphane Séjourné ne cache pas son inquiétude face à cette montée populiste en Europe : "Il y a un désordre mondial, des inquiétudes identitaires et économiques qui agissent comme un carburant électoral pour les populismes". À propos de Jordan Bardella, qui incarne ce "renouveau" d'un populisme de plus en plus plébiscité selon les sondages, il considère que "l’offre politique" est plus effrayante que celui qui l’incarne. "La sortie des traités, la fin de la politique agricole commune, leur historique avec la Russie, le risque d’une Europe bloquée, ingouvernable. Bardella, c’est le Frexit avec le sourire", a-t-il enfin estimé.
publié le 20 janvier à 22h00, Théo Rampazzo, 6Medias