20 000 euros de cadeaux non déclarés ? Agnès Firmin-Le Bodo, nouvelle ministre de la Santé, épinglée
© Lafargue Raphael/ABACA
Nommée mercredi 20 décembre en lieu et place d’Aurélien Rousseau, Agnès Firmin-Le Bodo aurait reçu, entre 2015 à 2020, pour plus de 20 000 euros de cadeaux de la part du laboratoire Urgo, rapporte Médiapart. Elle est visée par une enquête.
À peine nommée et déjà sous le feu des critiques. Mercredi 20 décembre, Agnès Firmin-Le Bodo a succédé à Aurélien Rousseau à la tête du ministère de la Santé, alors que ce dernier a présenté sa démission après le passage de la loi immigration. Mais la nouvelle ministre fait l’objet d’une enquête judiciaire depuis juin dernier, révèle Médiapart, jeudi.
Entre 2015 et 2020, Agnès Firmin-Le Bodo, qui est à la tête d’une officine située au Havre, aurait perçu pour plus de 20 000 euros de cadeaux non-déclarés, de la part du groupe pharmaceutique Urgo. L’ancienne pharmacienne aurait été particulièrement gâtée, recevant, pêle-mêle, des bouteilles de champagne Taittinger, des montres Omega, Apple Watch, The Longiness ou encore Tag Heuer, ainsi qu’un téléviseur haut de gamme, un iPhone et des coffrets week-end Relais & Châteaux, précise Médiapart.
Des cadeaux à gogo
L’enquête s’était d’abord penchée sur les pratiques commerciales illégales du groupe Urgo, qui, comme expliqué par le site d’actualité, procédait à l’envoi de cadeaux contre l’approvisionnement en produits pharmaceutiques Urgo de nombreuses officines sur le territoire français. Une pratique mise en place afin de fidéliser les pharmaciens et les inciter à renoncer aux remises commerciales. Un système pour lequel le groupe a plaidé coupable en janvier dernier, et a été condamné à s’acquitter d’une amende de 1,125 million d’euros.
Désormais, l’enquête se concentre sur les pharmaciens et chefs d’officines ayant perçu ces cadeaux. Selon Bruno Dieudonné, procureur de la République du Havre, la Normandie compterait une quarantaine de pharmaciens concernés, dont "dix-neuf ont perçu des avantages compris entre 1 000 et 10 000 euros, trois entre 10 000 et 20 000 euros et trois entre 20 000 et 32 000 euros", détaille-t-il auprès de Médiapart.
Si Agnès Firmin-Le Bodo est bien présente sur Transparence - Santé, "la base de données publique qui rend accessible les informations concernant les conventions, les rémunérations et les avantages liant les entreprises et les acteurs du secteur de la santé", ses avantages ne figureraient pas tous. Ne sont déclarés que quelques avantages aux montants dérisoires, mais aucune trace des laboratoires Urgo.
Vendredi 22 décembre, la ministre s’est exprimée à ce propos au micro de France Bleu Normandie, précisant qu’"une enquête est en cours dans le cadre de sa fonction de pharmacienne". "Permettez-moi de réserver les échanges que je devrais avoir avec les autorités compétentes dans les jours suivants", a-t-elle ajouté.
publié le 22 décembre à 08h10, Théo Rampazzo, 6Medias