Guerre en Ukraine

Eurovision : Israël qualifié pour la finale, malgré la contestation

Le vote des spectateurs a permis à la chanteuse représentant Israël d'obtenir sa place pour la finale de l'Eurovision, rapporte Ouest-France vendredi 10 mai. Et ce, malgré de nombreuses protestations à cause de la guerre à Gaza.

Le public en a décidé ainsi : Israël participera à la phase finale de l’Eurovision. Les manifestations contre sa participation au concours, en raison de la guerre à Gaza, n’ont pas empêché celui-ci de voter pour la chanteuse Eden Golan, relate Ouest-France dans la nuit du jeudi 9 au vendredi 10 mai. Alors que dans les rues de Malmö (Suède), quelque 12 000 manifestants, dont la militante écologiste Greta Thunberg, battaient le pavé, l’artiste israélienne a interprété son titre intitulé Hurricane, sans accroc devant les 9 000 spectateurs.

Samedi, elle affrontera les représentants des 25 autres pays qualifiés, dont la Croatie, la Suisse et l'Ukraine, grandes favorites de cette édition. Ce jour-là, une nouvelle manifestation contre la guerre à Gaza est annoncée. Alors que les participants au rassemblement de jeudi appelaient au boycott de l’Eurovision, avant la demi-finale, Benyamin Netanyahou, le Premier ministre israélien, avait déclaré qu’Eden Golan avait "déjà gagné". "Non seulement vous participez fièrement et de manière admirable à l’Eurovision, mais vous affrontez avec succès une horrible vague d’antisémitisme", a-t-il déclaré, dans une vidéo adressée à la chanteuse.

Sécurité renforcée

À Malmö, où vit une importante communauté d’origine palestinienne, pompons et fanions l’Union européenne de radiotélévision (UER), qui organise le concours, a renforcé la sécurité. "Nous sommes tous ici pour une seule et unique raison et l’UER prend toutes les précautions nécessaires pour faire de ce lieu [Le Malmö arena] un endroit sûr et uni pour tous", a assuré Eden Golan, victime de menaces sur les réseaux sociaux, lors de la conférence de presse qui a suivi la demi-finale.

En 2023, l’UER avait interdit au président ukrainien Volodymyr Zelensky de s’exprimer lors du concours. La neutralité du télécrochet a toutefois été bousculée mardi lors de la première demi-finale par le chanteur suédois Eric Saade. Celui-ci portait un keffieh palestinien autour du bras. Un geste regretté par l’UER et la télévision publique suédoise SVT. Car pour les fans de l’Eurovision, "c’est ce qui est sur scène qui est important : les contributions, les artistes et la musique, et non la politique", résume Andreas Önnerfors, professeur d’histoire des idées spécialiste de l’Eurovision. Presque septuagénaire, le télécrochet a rassemblé 162 millions de téléspectateurs l’an dernier. Ce qui en fait, selon le spécialiste, "une démonstration de la tolérance européenne que l’on ne trouve pas sous d’autres formes ni dans d’autres lieux".

publié le 10 mai à 08h55, Cathy Gerig, 6Medias

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