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Syrie: le nouveau pouvoir promet un "Etat de droit", le G7 pour un gouvernement "inclusif"

  • Syrie : la chute rapide du gouvernement d'al-Assad
    ©Valentin RAKOVSKY, Paz PIZARRO, AFP - Cartes montrant l'évolution des zones approximatives de contrôle des rebelles syriens entre le 3 décembre et le 9 décembre au lendemain de la prise de Damas
  • Syrie : la chute rapide du gouvernement d'al-Assad
    ©LOUAI BESHARA, AFP - Un portrait du président déchu Bachar al-Assad dans un bureau du parti Baas à Damas, le 12 décembre 2024
  • Syrie : la chute rapide du gouvernement d'al-Assad
    ©Aris MESSINIS, AFP - Un combattant rebelle brandit un drapeau islamique au souk Hamidiyeh, dans le Vieux Damas, le 11 décembre 2024
  • Syrie : la chute rapide du gouvernement d'al-Assad
    ©ANDREW CABALLERO-REYNOLDS, AFP - Le chef de la diplomatie américaine Antony Blinken à son arrivée en Jordanie, le 12 décembre 2024 à Aqaba (Jordanie)
  • Syrie : la chute rapide du gouvernement d'al-Assad
    ©OZAN KOSE, AFP - Un poster du président syrien déchu Bachar al-Assad criblé de balles, le 12 dcéembre 2024 à Alep, dans le nord de la Syrie
  • Syrie : la chute rapide du gouvernement d'al-Assad
    ©STRINGER, AFP - Une photo fournie par la chaîne Telegram de l'agence de presse syrienne Sana montre le Premier ministre chargé de la transition en Syrie, Mohammad al-Bachir, présidant une réunion du nouveau cabinet à Damas, le 10 décembre 2024
  • Syrie : la chute rapide du gouvernement d'al-Assad
    ©Jalaa MAREY, AFP - Des blindés israéliens stationnés près de la clôture séparant la partie du Golan occupée et annexée par Israël de la Syrie, le 10 décembre 2024

Le nouveau pouvoir en Syrie a promis jeudi d'instaurer un "Etat de droit" quatre jours après la chute de Bachar al-Assad, au moment où le G7 se dit prêt à soutenir un gouvernement "inclusif et non sectaire".

A l'issue d'une offensive fulgurante de onze jours, une coalition de groupe rebelles dominée par le groupe islamiste sunnite radical Hayat Tahrir al-Sham (HTS) a renversé dimanche le pouvoir de Bachar al-Assad qui a pris le fuite en Russie.

Les nouveaux maîtres de Damas tentent depuis de rassurer la communauté internationale, alors que les pays occidentaux s'inquiètent de la façon dont ils vont traiter les nombreuses minorités en Syrie.

A Rome, le G7 s'est dit prêt à soutenir une transition vers un gouvernement "inclusif et non sectaire" et appelé ses nouveaux dirigeants à soutenir les droits des femmes, l'Etat de droit et "les minorités religieuses et ethniques".

Arrivé jeudi en Jordanie pour discuter de la Syrie voisine, le chef de la diplomatie américaine, Antony Blinken doit aussi réitérer le soutien de son pays "à une transition inclusive (...) vers un gouvernement responsable et représentatif", selon le département d'Etat.

Après plus d'un demi-siècle de règne du clan Assad, marqué par la répression, le porte-parole des affaires politiques du nouveau gouvernement, Obaida Arnaout, a affirmé jeudi que le nouveau pouvoir voulait instituer "un Etat de droit".

Les autorités vont "geler la Constitution et le Parlement" et "un comité juridique et des droits humains va être formé pour examiner la Constitution puis effectuer des amendements", a-t-il indiqué à l'AFP.

- "Gouvernement représentatif" -

En Jordanie, M. Blinken, évoquera aussi "la nécessité pour le processus de transition et le nouveau gouvernement syrien (...) d'empêcher que la Syrie ne serve de base au terrorisme ou ne constitue une menace pour ses voisins", selon le Département d'Etat.

HTS affirme avoir rompu avec le jihadisme mais il reste classé mouvement "terroriste" par plusieurs pays occidentaux, dont les Etats-Unis.

Dans une interview au quotidien italien Corriere della Sera mercredi, le Premier ministre chargé de la transition en Syrie, Mohammad al-Bachir a appelé les Syriens exilés à rentrer chez eux pour "reconstruire" le pays à majorité arabe sunnite où cohabitent plusieurs autres communautés ethniques et confessionnelles.

Quelque six millions de Syriens, soit un quart de la population, ont fui le pays depuis 2011, quand la répression de manifestations prodémocratie a déclenché une guerre dévastatrice qui a fait plus d'un demi-million de morts.

- "Barbarie inimaginable" -

Jeudi, près de 200 personnes se pressaient au poste-frontière turc de Cilvegözü, à 55 km d’Alep, pour entrer en Syrie, selon un gendarme interrogé par l'AFP.

A Damas, où flotte désormais le drapeau de la révolution, la vie a repris son cours, et des habitants ne cachent pas leur joie.

"En voyant les gens partout dans les rues, on a l'impression que nous étions tous des prisonniers sous terre et que nous sommes désormais sortis à la lumière du jour", confie Razan al-Halabi, un habitant de la capitale de 38 ans.

Les nouvelles autorités syriennes ont annoncé par ailleurs la reprise des activités de la chancellerie italienne et de missions diplomatiques de sept pays arabes.

Au pouvoir en Syrie pendant plus de 50 ans, le parti Baas a annoncé mercredi la suspension de ses activités.

Après la chute du pouvoir, de nombreux Syriens sont en quête de proches disparus lors des décennies de féroce répression.

Depuis 2011, plus de 100.000 personnes ont péri dans les prisons syriennes, estimait en 2022 l'OSDH.

L'émissaire de l'ONU pour la Syrie, Geir Pedersen, a demandé jeudi la libération immédiate des "innombrables" personnes encore arbitrairement détenues dans le pays, dénonçant la "barbarie inimaginable" que les Syriens ont endurée depuis des années.

- "Montrer l'exemple" -

L'ONG Human Rights Watch a estimé que la chute de Bachar al-Assad représentait une chance "historique" pour la Syrie de "tourner la page" des violations des droits humains, et appelé les nouvelles autorités rebelles à "montrer l'exemple".

Si la situation semble être calme depuis dimanche dans la majorité du pays, des combats meurtriers ont eu lieu ces derniers jours entre combattants proturcs et forces prokurdes dans la région de Manbij, dans le nord de la Syrie, selon l'OSDH.

Les Forces démocratiques syriennes (FDS, dominées par les Kurdes et soutenues par les Etats-Unis), qui contrôlent de vastes régions du nord-est de la Syrie, ont annoncé mercredi une trêve via une médiation américaine avec les groupes proturcs.

Parallèlement, des drones turcs ont frappé des sites militaires gouvernementaux près de Qashmili, y compris aux abords de l'aéroport de cette ville du nord-est du pays située à la frontière turque et contrôlée par les forces kurdes.

De son côté, Israël a récemment dit avoir mené des centaines de frappes contre des sites militaires stratégiques à travers la Syrie voisine, disant vouloir "empêcher qu'ils ne tombent aux mains d'éléments terroristes".

Le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu a dit aux Etats-Unis qu'il fallait empêcher les "activités terroristes" depuis la Syrie contre Israël, selon un communiqué diffusé jeudi.

publié le 12 décembre à 14h08, AFP

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