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Prix Sakharov: l'opposant vénézuélien Gonzalez espère "une nouvelle ère" le 10 janvier

  • L'opposant vénézuélien Edmundo Gonzalez Urrutia prend la pose, le 20 novembre 2024 à Madrid
    ©OSCAR DEL POZO, AFP - L'opposant vénézuélien Edmundo Gonzalez Urrutia prend la pose, le 20 novembre 2024 à Madrid
  • L'opposant vénézuélien Edmundo Gonzalez Urrutia prend la pose, le 20 novembre 2024 à Madrid
    ©Federico PARRA, AFP - Un manifestant tient un dessin représentant l'opposant vénézuélien Edmundo Gonzalez Urrutia lors d'un rassemblement à l'appel de l'opposition, le 28 septembre 2024 à Caracas

Le prix Sakharov est remis mardi à l'opposant vénézuélien Edmundo Gonzalez Urrutia, en exil depuis la présidentielle de juillet dont il revendique la victoire, qui espère le "début d'une nouvelle ère" à son retour au pays le 10 janvier.

"Nous espérons que ce jour marquera le début d'une nouvelle ère, une ère démocratique au Venezuela", a-t-il dit à l'AFP au Parlement européen à Strasbourg où aura lieu mardi la cérémonie de remise du prix.

Cette distinction, la plus haute de l'Union européenne pour les droits humains, lui a été décernée ainsi qu'à Maria Corina Machado, la cheffe de l'opposition vénézuélienne, qui vit dans la clandestinité depuis le scrutin.

La réélection de Nicolas Maduro (Parti socialiste unifié du Venezuela, PSUV) le 28 juillet, pour une troisième mandat de six ans, a été vivement contestée par l'opposition, qui estime que son candidat l'a emporté avec plus de 67% des suffrages.

La prestation de serment pour le mandat 2025-2031 est prévue le 10 janvier. Nicolas Maduro a appelé ses partisans "à descendre par millions dans les rues pour prêter serment au Venezuela, à l'indépendance, à la patrie bolivarienne".

Edmundo Gonzalez Urrutia, exilé en Espagne, a de son côté annoncé qu'il reviendrait au Venezuela le 10 janvier pour "prendre ses fonctions".

"Nous pensons qu'il faut respecter la souveraineté et la décision du peuple vénézuélien qui a exprimé sa volonté de m'avoir comme président", a dit à l'AFP Edmundo Gonzalez Urrutia, assurant ne pas s'inquiéter des possibles conséquences de ce retour.

"Nous ne nous en soucions pas. Nous avons un objectif, travailler à la reconstruction de notre pays car politiquement parlant, il est détruit", a déclaré M. Gonzalez Urrutia.

- "Entendre notre voix" -

Maria Corina Machado ne sera pas présente à Strasbourg mais participera à la cérémonie de remise de prix à distance. Elle sera représentée à Strasbourg par sa fille Ana Corina Sosa.

"Nous attendons avec impatience le 10 janvier, date à laquelle notre président élu prendra le pouvoir", a dit à l'AFP Ana Corina Sosa à propos d'Edmundo Gonzalez Urrutia.

Elle a assuré que sa mère, qui vit cachée depuis l'élection, "sera à ses côtés quand il le fera".

"Je suis inquiète pour sa sécurité mais je suis confiante dans le fait que nous sortirons victorieux de cette phase, qu'elle sera en sécurité et que je serai très bientôt de nouveau à ses côtés", a confié Ana Corina Sosa.

"Quoi que le gouvernement nous réserve, nous serons résilients. Nous avancerons et nous ferons entendre notre voix le 10 janvier", a-t-elle ajouté.

Outre le prix Sakharov, qui porte le nom du dissident soviétique et physicien nucléaire Andreï Sakharov, prix Nobel de la paix en 1975, Maria Corina Machado a reçu en septembre le prix des droits de l'Homme Vaclav Havel du Conseil de l'Europe.

La Vénézuélienne de 57 ans avait remporté les primaires en 2023 avec l'objectif de se présenter comme candidate de l'opposition démocratique (Plateforme unitaire) à l'élection présidentielle de juillet 2024 mais les autorités lui ont interdit de se présenter et M. Gonzalez Urrutia avait accepté de porter les couleurs de l'opposition.

Les Etats-Unis, l'Europe et de nombreux pays d'Amérique latine ne reconnaissent pas la réélection de M. Maduro.

En novembre, le gouvernement américain a annoncé reconnaître Edmundo Gonzalez Urrutia comme le président élu du pays, ce que le régime du président Nicolas Maduro a jugé "ridicule".

Au Venezuela, plus de 2.400 personnes ont été écrouées dans les heures suivant l'annonce de la victoire du président Maduro à l'occasion de manifestations qui ont fait 28 morts et près de 200 blessés.

publié le 17 décembre à 04h14, AFP

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