Guerre en Ukraine: 300 soldats nord-coréens tués, selon le renseignement sud-coréen
© Handout, AFP - Une photo publiée le 11 janvier 2025 sur le compte Telegram du président ukrainien Volodymyr Zelensky présente un soldat comme un prisonnier nord-coréen détenu par les autorités ukrainiennes dans un lieu non divulgué en Ukraine, après avoir été capturé par l'armée ukrainienne
Quelque 300 soldats nord-coréens ont été tués sur les milliers déployés par Pyongyang en Russie pour soutenir sa guerre contre l'Ukraine, a déclaré lundi un député sud-coréen, citant le service de renseignement de Séoul.
L'Ukraine, les Etats-Unis et la Corée du Sud accusent Pyongyang, doté de l'arme nucléaire, d'avoir envoyé plus de 10.000 soldats pour aider les forces russes dans leur invasion.
"Les estimations indiquent que le nombre de victimes dans les rangs des forces nord-coréennes a dépassé 3.000, dont environ 300 morts et 2.700 blessés", a déclaré Lee Seong-kweun à des journalistes, après un briefing du service de renseignement sud-coréen (NIS).
En décembre, le président ukrainien Volodymyr Zelensky avait dit que près de 3.000 soldats nord-coréens avaient été "tués ou blessés" sur place, tandis que Séoul avait avancé le chiffre de 1.000.
"Des notes retrouvées sur des soldats morts indiquent que les autorités nord-coréennes ont fait pression sur eux pour qu'ils se suicident", y compris en se faisant "exploser avant la capture", a poursuivi l'élu, membre de la commission du renseignement au Parlement.
M. Zelensky avait annoncé samedi que deux militaires nord-coréens étaient actuellement faits prisonniers et interrogés à Kiev.
L'implication présumée d'une armée étrangère a constitué une escalade majeure dans l'invasion de l'Ukraine, déclenchée il y a près de trois ans par le président russe Vladimir Poutine et qui entre dans une phase critique avec le retour de Donald Trump à la Maison Blanche le 20 janvier.
M. Trump a assuré pouvoir régler le conflit en "24 heures" sans jamais détailler sa méthode. Jeudi, il a affirmé qu'il préparait une rencontre avec M. Poutine pour "en finir" avec cette guerre.
Selon le député Lee, Donald Trump "pourrait pousser pour le dialogue (...) une nouvelle fois" avec la Corée du Nord, le républicain ayant rencontré le dirigeant Kim Jong Un en 2018 au cours de son premier mandat.
Ni Moscou ni Pyongyang n'ont reconnu que des troupes nord-coréennes avaient été déployées pour combattre les forces ukrainiennes.
La Corée du Sud a évoqué des unités considérées comme de la "chair à canon", possiblement échangées contre une aide technologique russe alors que la Corée du Nord cherche à renforcer son arsenal nucléaire.
- Espoir d'une "amnistie" -
D'après Lee Seong-kweun, des mémos récupérés sur des cadavres révèlent que la Corée du Nord se sert des "espoirs des soldats de rejoindre le Parti des travailleurs", au pouvoir en Corée du Nord ou "de bénéficier d'une amnistie" pour les envoyer au combat, suggérant que certains pourraient être des prisonniers dans leur pays.
Kiev avait expliqué que les deux Nord-Coréens capturés ont été blessés dans la région russe de Koursk, où les forces ukrainiennes occupent plusieurs centaines de km2 depuis août dernier.
"L'Ukraine est prête à remettre à Kim Jong Un ses soldats s'il peut organiser leur échange contre nos combattants qui sont détenus en Russie", avait écrit M. Zelensky sur son compte X dimanche.
Pour ceux "qui ne souhaitent pas rentrer (dans leur pays), il pourrait y avoir d'autres options possibles", avait ajouté dimanche Volodymyr Zelensky, disant que ceux qui "raconteront en coréen la vérité sur cette guerre auront cette opportunité".
Le service de renseignements ukrainien SBU avait diffusé samedi une vidéo montrant les deux prisonniers dans des couchettes d'hôpital avec des bandages, l'un sur les mains, l'autre sur la mâchoire.
Selon son homologue sud-coréen, le NIS, l'un des deux soldats avait révélé lors de son interrogatoire qu'il avait reçu un entraînement militaire des forces russes après son arrivée en novembre.
"Il a d'abord cru qu'il était envoyé en formation, puis s'est rendu compte à son arrivée en Russie qu'il avait été déployé" au front, avait relaté le NIS.
La Russie et la Corée du Nord ont resserré leurs liens militaires depuis l'invasion de l'Ukraine. Les deux pays sont notamment liés par un pacte de défense mutuel ratifié en novembre.
publié le 13 janvier à 07h18, AFP