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Deux mineurs découvrent un diamant de 6 millions d’euros, mais n'en profitent pas

© Pixabay (Photo d'illustration)

Découverte en 2017 par des Sierra-Léonais, la pierre précieuse de 709 carats avait été vendue aux enchères la même année. Mais sept ans après, malgré l'énorme somme engendrée par sa vente, les deux mineurs qui l'ont trouvée vivent dans des conditions précaires.

Il avait été surnommé le "diamant de la paix". Une dénomination choisie pour contraster avec les "diamants du sang", au centre de la guerre civile survenue au Sierra Leone de 1991 à 2002. Une thématique dont s’était notamment inspiré le réalisateur Edward Zwick pour son film Blood Diamond, paru en 2006.

Qu’à cela ne tienne, la découverte de ce diamant en 2017, par deux jeunes mineurs sierra-léonais, promettait de changer la face de tout un pays, rapporte Ouest-France, mercredi 17 janvier, reprenant des informations de la BBC. Car le média britannique a retrouvé la trace de Komba Johnbull et Andrew Saffea, les deux mineurs qui, alors âgés de 16 ans, ont mis la main sur le treizième plus gros diamant du monde.

Une répartition injuste ?

L’histoire avait commencé le 13 mars 2017, non loin du village Koyadu, dans une mine de diamants. Engagés par le pasteur Emmanuel Momoh, Johnbull et Saffea, en couple, travaillaient comme chaque jour à la recherche d’un caillou brillant. Quand tout à coup, le miracle s’est produit. "C’était un pur instinct, car je n’avais jamais vu de diamant auparavant", explique-t-il à la BBC. Ils apportaient alors leur trouvaille au pasteur Momoh. Ce dernier, préférant jouer la carte de l’honnêteté plutôt que de revendre le diamant de son côté, le confiait au gouverneur. Un accord était alors passé et la somme serait divisée entre les creuseurs, le pasteur et l’État.

Après la vente du diamant pour près de 6 millions d’euros aux enchères en décembre, le porte-parole de l’ex-président, Ernest Bai Koroma, affirmait qu’il allait "contribuer à transformer la vie des Sierra-Léonais". La vie de Johnbull et Saffea, qui recevaient chacun 80 000 dollars, était aussi sur le point de changer. Mais entre des achats frénétiques et d’autres, le couple avait fini par flamber sa fortune.

"Avec le recul, je regrette"

Aujourd’hui, Johnbull vit à Freetown, la capitale, mais répare des fenêtres. "Quand j’ai touché cette somme, j’étais trop jeune. À cette époque, je me contentais d’exhiber cet argent, d’acheter des vêtements. […] Avec le recul, je regrette. Si je n’avais pas cherché à voyager à l’étranger dans l’espoir d’y gagner plus, j’aurais fait beaucoup ici avec l’argent gaspillé", a-t-il confié à la BBC. Sa compagne, quant à elle, souhaitait reprendre ses études au Canada. Mais après avoir vu sa demande de visa refusée, elle s’est tournée vers un autre pays et travaille désormais dans une écurie, sans pouvoir se loger, souligne Ouest-France.

Quant à l’État, il n’a pas tenu toutes ses promesses. Si une nouvelle école a bien été construite à Koyadu, les routes, l’électricité et l’accès à l’eau potable qui avaient été annoncés ne sont toujours pas à l’ordre du jour. De son côté, le pasteur Emmanuel Momoh s’est servi de l’argent pour faire construire une école dans la capitale et aurait, selon ses affirmations, consacré une partie de la somme à des œuvres caritatives.

publié le 21 janvier à 17h40, Théo Rampazzo, 6Medias

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