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Corée du Sud: Yoon repousse les convocations de la justice, la Cour constitutionnelle entre en jeu

  • Le président sud-coréen déchu Yoon Suk Yeol le 14 décembre 2024 lors d'une adresse à la nation depuis sa résidence à Séoul
    ©Handout, AFP - Le président sud-coréen déchu Yoon Suk Yeol le 14 décembre 2024 lors d'une adresse à la nation depuis sa résidence à Séoul
  • Le président sud-coréen déchu Yoon Suk Yeol le 14 décembre 2024 lors d'une adresse à la nation depuis sa résidence à Séoul
    ©JUNG YEON-JE, AFP - La police sud-coréenne protège la Cour Constitutionnelle à Séoul le 16 décembre 2024
  • Le président sud-coréen déchu Yoon Suk Yeol le 14 décembre 2024 lors d'une adresse à la nation depuis sa résidence à Séoul
    ©-, AFP - Le chef du parti au pouvoir en Corée du Sud Han Dong-hoon annonçant sa démission lors d'une conférence de presse à Séoule le 16 décembre 2024
  • Le président sud-coréen déchu Yoon Suk Yeol le 14 décembre 2024 lors d'une adresse à la nation depuis sa résidence à Séoul
    ©ANTHONY WALLACE, AFP - Des manifestants laissent exploser leur joie à l'annonce de la destitution du président Yoon Suk Yeol, le 14 décembre 2024 à Séoul

Le président sud-coréen déchu Yoon Suk Yeol a rejeté lundi les convocations de la justice qui souhaite l'interroger sur sa tentative ratée d'imposer la loi martiale, la Cour constitutionnelle ayant commencé l'examen de la motion de destitution adoptée contre lui par le Parlement.

Suspendu depuis le vote des députés samedi soir, M. Yoon est sous le coup de deux enquêtes pour "rébellion", en plus de la procédure ouverte en matinée par la Cour constitutionnelle.

Tard le 3 décembre, il avait sidéré le pays en proclamant par surprise la loi martiale et en envoyant l'armée au Parlement afin de le museler, avant de devoir rétropédaler peu avant l'aube sous la pression de l'Assemblée nationale et des manifestants.

L'ex-procureur star de 63 ans risque -- tout comme des alliés également impliqués dans son coup de force -- la prison à perpétuité et même théoriquement la peine de mort s'il est reconnu coupable de "rébellion". Il a interdiction de quitter le territoire.

Le parquet, qui conduit l'une des deux enquêtes, lui a adressé lundi une nouvelle convocation après qu'il a "refusé" de se présenter la veille.

L'équipe d'enquêteurs de la police, de l'agence anticorruption et du ministère de la Défense qui mène la seconde a aussi demandé à pouvoir interroger M. Yoon, mais sa requête a été rejetée par le bureau de l'intéressé, a rapporté l'agence Yonhap.

S'il continuait à opposer des refus, les enquêteurs pourraient solliciter les tribunaux pour qu'un mandat d'arrêt soit émis à son encontre.

La Cour constitutionnelle, elle, doit juger la validité de la motion de destitution dans les six mois environ.

Si la Cour la confirme, M. Yoon sera déposé et une élection présidentielle devra se tenir dans les deux mois. Le vainqueur serait investi dès le lendemain du résultat, sans l'habituelle période de transition.

Pendant ce laps de temps de huit mois maximum, le Premier ministre Han Duck-soo assurera l'intérim.

La Cour a fixé au 27 décembre une audition préliminaire, à laquelle M. Yoon ne sera pas tenu d'assister, a indiqué aux journalistes Lee Jean, une porte-parole.

"Ce dossier sera considéré comme hautement prioritaire", a-t-elle assuré.

L'issue ne fait guère de doute selon la plupart des experts, tant les violations de la Constitution et de la loi reprochées à Yoon Suk Yeol sont flagrantes.

D'importantes manifestations anti-Yoon se sont multipliées depuis son coup de force, comme de plus petits rassemblements en son soutien, et des protestataires des deux camps ont affirmé qu'ils continueraient à battre le pavé jusqu'au rendu de la Cour.

- "Pas d'avenir" -

Les ancien et actuel chefs du contre-espionnage ont été arrêtés dimanche, selon Yonhap, après plusieurs autres hauts responsables liés à la loi martiale.

Kwak Jong-geun, le commandant des forces spéciales déployées au Parlement la nuit de l'état d'exception pour empêcher les députés de voter sa levée, a aussi été arrêté, de même source.

Le personnel parlementaire avait bloqué l'accès aux soldats avec des meubles, permettant aux élus de faire échouer la tentative de Yoon Suk Yeol.

Han Dong-hoon, le chef du Parti du pouvoir au peuple (PPP), formation du président suspendu, a annoncé sa démission lundi et présenté ses "sincères excuses à tous ceux qui ont souffert en raison de la loi martiale".

M. Yoon avait justifié son activation par sa volonté d'"éliminer les éléments hostiles à l'Etat", suggérant que le système électoral du pays était vulnérable aux ingérences étrangères.

M. Han a condamné lundi les "extrémistes tels que les théoriciens de la fraude électorale" et prévenu que le conservatisme n'aurait "pas d'avenir" si le PPP alimentait ces discours.

Pas impliqué à ce jour dans le coup de force de Yoon Suk Yeol, il avait publiquement apporté son soutien à la motion de destitution.

- Précédents contraires -

Si la destitution de M. Yoon est confirmée, il deviendra le deuxième président sud-coréen officiellement démis de ses fonctions.

Pour Park Geun-hye, tombée en premier pour corruption en 2017, la Cour avait entériné la décision du Parlement 92 jours après son vote.

Il existe cependant un précédent inverse. En mars 2004, les députés avaient également adopté une motion de destitution contre Roh Moo-hyun, mais elle a été invalidée deux mois plus tard par la Cour constitutionnelle.

La Corée du Nord, qui distille ses réactions au compte-gouttes depuis le début des troubles chez son voisin, a qualifié lundi Yoon Suk Yeol de "chef de la rébellion", selon l'agence officielle KCNA.

Comme à l'accoutumée, M. Yoon a aussi été traité de "marionnette" par les médias d'Etat nord-coréens, qui le considèrent à la botte des Etats-Unis.

publié le 16 décembre à 08h01, AFP

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