France

Voiture électrique : l’UFC-Que Choisir dénonce des dérapages tarifaires et un réseau de bornes de recharge incohérent

Face au “décalage entre la promotion gouvernementale des véhicules et la lenteur du déploiement du réseau de bornes”, l’UFC-Que Choisir liste des propositions pour, notamment, en finir avec les prix de recharge très disparates, rapporte 20 Minutes.

D’un côté, le gouvernement encourage les Français à acheter des voitures électriques. De l'autre, le réseau de bornes de recharge se déploie lentement. Trop lentement. Selon une étude de l’UFC-Que Choisir, publiée lundi 27 novembre, il existe des “failles dans le déploiement du réseau” de bornes de recharge. Ce n’est pas tout, l’association de défense des consommateurs dénonce également une “opacité du système de tarification”. Selon elle, il existe un “décalage entre la promotion gouvernementale des véhicules et la lenteur du déploiement du réseau de bornes”, relate 20 Minutes. L'organisme rappelle que l’objectif de 100 000 points de recharge atteint en mai 2023 était initialement annoncé pour 2020. Si “une accélération du déploiement a récemment été constatée”, l’UFC-Que Choisir doute que les 400 000 points de recharge promis en 2030 soient installés. Dans son étude, l’association dit également craindre, “la persistance de ‘zones blanches’ de la recharge publique”. Ce qui lui fait dire que si la disponibilité des bornes de recharges ne s’améliore pas, cela pourrait entraîner, à terme, des files d’attente de voitures électriques devant les bornes.

Un autre point noir mine l’UFC-Que Choisir : la tarification. Les conducteurs d’une voiture électrique disposent d’une carte de recharge pour leur véhicule. Elle leur permet d’avoir accès à toutes les bornes de recharge. Cependant, une absence de règles empêche les consommateurs de comparer les prix. Une lacune qui conduit à “des aberrations tarifaires”. Car “certains opérateurs pratiquent une tarification à la quantité d’électricité ‘consommée’ (kWh), d’autres y associent des frais fixes, d’autres encore des frais de stationnement”, précise l’UFC-Que Choisir.

“Près de 10 fois plus cher qu’à domicile”

Lors d’un test de “recharge d’un véhicule sur un échantillon de bornes en ville, sur route et sur autoroute”, l’association a constaté que “sur une même borne, les écarts de prix peuvent être substantiels”. Elle évoque un écart de 830 % constaté en ville avec un kWH dont le prix varie de “0,39 à 2,12 euros selon l’opérateur”. Autre exemple, le coût de la recharge d’une Peugeot e-208 à Lyon, sur une borne lente, oscille entre “7,35 euros à 68,77 euros selon l’opérateur”. Et d’ajouter qu’un plein à 69 euros, c’est “près de 10 fois plus cher qu’à domicile”, conclut l’UFC-Que Choisir.

Pour en finir avec ces pratiques, l’association réclame “un cadre obligatoire de déploiement des bornes de recharge accessibles au public sur tout le territoire à destination de la mobilité quotidienne et de la mobilité longue distance”. Elle verrait aussi d’un bon œil “un affichage obligatoire, harmonisé et accessible des tarifs de la recharge électrique pour l’ensemble des bornes publiques”. Par ailleurs, le paiement par carte bancaire simplifierait la vie des utilisateurs. Ils ne seraient ainsi plus contraints de passer par un opérateur de recharge. Et une tarification transparente éviterait les mauvaises surprises.

publié le 27 novembre à 09h40, Cathy Gerig, 6Medias

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