Les revenus extérieurs des députés européens pointés du doigt par une ONG
© ANDBZ/ABACA - Dans un rapport publié lundi 6 mai, l’ONG Transparency International pointe les postes occupés par les eurodéputés auprès d’entreprise, lobby à Bruxelles.
Dans un rapport publié lundi 6 mai, l’ONG Transparency International s’inquiète de la partialité des députés européens qui occupent des postes parfois hyper lucratifs auprès d’entreprise, lobby à Bruxelles et appelle les législateurs de l’Union européenne à mener des contrôles plus stricts.
Transparency International a dénoncé, lundi 6 mai, les activités parallèles des députés européens, estimant que, lorsque celles-ci sont plus lucratives que leur salaire d’élu, il existe un risque pour la démocratie. Les revenus dégagés par leur mission au sein d'entreprises privées sont parfois très importants à l’image de ceux de l’eurodéputé lituanien, Viktor Uspaskich, dont la rémunération est estimée à 3 millions d’euros par an.
Bien qu’un organe indépendant contrôle les activités annexes des élus en France (ce qui n'est pas le cas dans tous les pays européens), dans le top 100 des plus grosses rémunérations annexes, on retrouve douze députés Français. Raphaël Glucksmann figure en 41e position avec 48 000 euros de revenus annexes par an. L'eurodéputé, tête de liste du Parti socialiste aux élections européennes, a été accusé par Manon Aubry d'être rémunéré par des lobbys et entreprises. Il a expliqué que cet argent provient des droits d’auteur pour les livres qu'il a écrits. Le premier secrétaire du PS Olivier Faure a par ailleurs pris sa défense en accusant Manon Aubry de propager des "fake news".
Collectivement, les députés européens gagnent 8,6 millions d’euros par an grâce à ces emplois extérieurs qu’ils exercent pour la plupart dans des entreprises privées qui font activement pression sur la politique de l’Union européenne.
Une faille qui favorise les conflits d’intérêts
Or, si avoir une activité parallèle est autorisé par les règles de l'institution, les élus ne sont pas autorisés à travailler en tant que lobbyistes et la limite est tendancieuse lorsqu'ils travaillent pour des entreprises qui cherchent justement à influencer la politique de Bruxelles. "Peut-être que les eurodéputés ne sont pas impliqués dans cette partie des activités" liées au lobbying, a déclaré à Euronews, Raphaël Kergueno, de Transparency International EU, concédant toutefois : "Plus nous avons ce genre de failles, plus il devient difficile de faire appliquer les règles en vigueur." L’ONG appelle donc les législateurs à mener davantage de contrôles comme c’est le cas en France pour éviter les conflits d’intérêts. Le rapport souligne que certains pays membres sont même allés plus loin en interdisant à leur eurodéputé d’occuper un deuxième emploi.
publié le 7 mai à 11h00, Sophie Eygue, 6Medias