France

Viol antisémite: rassemblement à Courbevoie en soutien à la jeune victime

Quelques centaines de personnes, selon un journaliste de l'AFP, se sont rassemblées vendredi devant l'hôtel de ville de Courbevoie en soutien à l'adolescente de 12 ans victime d'un viol à caractère antisémite, qui a suscité une vive émotion dans la communauté juive et au-delà.

Plusieurs personnalités politiques, dont la porte-parole du gouvernement Prisca Thevenot et la présidente de la région Ile-de-France Valérie Pécresse, ont participé sous la pluie à ce rassemblement, organisé à l'appel du maire de cette commune des Hauts-de-Seine, Jacques Kossowski.

"Ce rassemblement a été fait uniquement pour cette jeune fille et sa famille", a déclaré l'édile, s'abritant sous un parapluie. "Courbevoie est toujours une ville calme. Je ne pouvais pas m'imaginer que ça pouvait arriver. Ce sont des monstres qui ont fait ça", a-t-il ajouté.

La jeune victime a été la victime samedi dernier dans cette ville de banlieue au nord-ouest de Paris un viol perpétré par des adolescents qui l'ont traitée de "sale juive" et l'ont menacée de mort.

Deux garçons de 13 ans ont été mis en examen et écroués mardi, notamment pour viol en réunion, menaces de mort, injures et violences à caractère antisémite.

Un troisième, âgé de 12 ans, placé sous le statut de témoin assisté pour le viol et mis en examen pour les autres infractions, a fait l'objet d'une mesure éducative provisoire.

Pour le président du Conseil représentatif des institutions juives de France (Crif) Yonathan Arfi, présent au rassemblement à Courbevoie, il est urgent de "tirer la sonnette d'alarme" et d'"envoyer un message à la société française" face à l'antisémitisme.

"L'explosion des actes antisémites dans notre pays depuis le 7 octobre (avec des chiffres tout à fait impressionnants: plus 1.000 % sur le dernier trimestre 2023, plus 300% début 2024) doit cesser", a-t-il déclaré.

"Il faut regarder ce phénomène avec clarté si on veut le combattre avec efficacité", a imploré M. Arfi.

Un sentiment partagé par Gérald Nussbaum, habitant de l'ouest parisien, qui s'est dit "très touché" et "écoeuré" par le viol de la jeune fille: "L'antisémitisme, le racisme, l'opposition des extrêmes vont faire exploser notre société (...) ça m'interroge beaucoup par rapport à notre vie dans ce pays, qu'on soit juif ou pas".

Ce cinquantenaire de confession juive dit particulièrement s'inquiéter "d'un climat d'insécurité (pour les Juifs de France, NLDR) qui fait le jeu de certains": "Je fais attention à ma famille, je fais attention à ce que je peux porter et où je le porte", avoue-t-il.

A Nice, près de 400 personnes se sont rassemblées à l'appel du maire Christian Estrosi, qui fait flotter le drapeau israélien depuis des mois sur l'hôtel de ville.

Yaële Lerner, 67 ans, interprète à la retraite, est justement venue avec un drapeau israélien sur les épaules. "Mais je ne l'ai pas mis pour traverser la ville. Ça me fait de la peine mais je pousse toute notre jeunesse à partir en Israël, on n'a plus choix, c'est devenu trop dangereux" en France, estime-t-elle.

"La France doit s'excuser auprès de cette enfant de 12 ans car elle ne lui a pas permis de garder son innocence", a réclamé de son côté Jérôme Culioli, le représentant local du Crif, en voulant croire que la France allait "se rattraper".

publié le 21 juin à 19h26, AFP

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