France

"On ne peut plus attendre" : les agriculteurs s'inquiètent d'une censure du gouvernement

© ABACA

Alors que la dissolution de l'Assemblée a déjà mis à mal le calendrier des promesses faites aux agriculteurs, une censure du gouvernement les retarderait encore plus, relate Le Parisien, dimanche 1er décembre.

C'est un acte dont les potentielles conséquences inquiètent le monde agricole. Dans un entretien accordé au Parisien, dimanche 1er décembre, le président de la FNSEA, Arnaud Rousseau, n'a pas caché ses vives inquiétudes à l'égard de la menace de censure qui plane sur le gouvernement de Michel Barnier et alors que la dissolution avait retardé la mise en œuvre des mesures promises aux agriculteurs l'hiver dernier. "Le monde agricole ne peut pas, ne peut plus attendre", a affirmé Arnaud Rousseau auprès de nos confrères. "Après la dissolution, pour la deuxième fois on nous suspendrait les réformes promises", craint-il en cas de censure.

Le président de la FNSEA estime également qu'une censure ne réglera en rien la crise vécue par le monde agricole. "On devra repartir de zéro avec un nouveau gouvernement, un nouveau ministre. Mais soyons clairs, les problèmes de majorité qu’on connaît aujourd’hui seront les mêmes demain. Tout cela est très anxiogène pour les Français et intervient au moment où l’état économique du pays se dégrade", a-t-il mis en avant. "Les agriculteurs qui sortent pourtant d’une année terrible ont porté leurs revendications avec responsabilité. Cet esprit de responsabilité doit trouver une traduction dans un budget", a martelé Arnaud Rousseau.

"On ne sait pas où on va"

Ces inquiétudes concernant la potentielle censure du gouvernement sont partagées par une large partie des syndicats agricoles. "Si aujourd'hui on a une ministre qui a l'air de vouloir nous aider et que dans six mois elle n'est plus là, on va avoir qui à la place ? Si pour une fois que ça peut avancer on nous coupe l'élan, on n'a plus envie de bouger, on a envie de tout arrêter", fustige auprès de BFMTV Anthony Feasson, vice-président des Jeunes Agriculteurs en Ardèche. "On a quand même œuvré pour ça sur toute l'année, on a prévu des choses, et aujourd’hui on ne sait pas où on va", s'inquiète également Jérôme Freville, adjoint du syndicat agricole FNSEA 33, au micro de nos confrères.

publié le 2 décembre à 09h56, Quentin Marchal, 6Medias

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