France

Malgré la hausse des violences, le ministère de la Justice sanctionne d'une simple amende le port d'un couteau

Une note du ministère de la Justice révélée par Le Figaro prévoit l'expérimentation d'une nouvelle amende de 500 euros pour le port d'une arme de catégorie D, dont les couteaux. Une mesure qui suscite de vives inquiétudes après les récentes attaques de Bordeaux, Grande-Synthe ou encore Châteauroux.

C'est une décision qui risque de faire grincer des dents face à la multiplication des violences à l'arme blanche dans l'Hexagone. Comme le révèle Le Figaro, vendredi 19 avril, une note émanant de la Direction des affaires criminelles et des grâces (DGAC) du ministère de la Justice annonce une expérimentation visant à contraventionnaliser le port ou le transport d'armes de catégorie D, comme les couteaux, avec une amende pouvant atteindre 500 euros et réduite à 400 euros en cas de paiement immédiat.

Cette résolution ne manque pas d'inquiéter, alors que les agressions à l’arme blanche se multiplient sur le territoire, comme l'attestent les récents drames survenus à Bordeaux, Grande-Synthe ou encore Châteauroux. Un commissaire interrogé par nos confrères estime qu’il y a un risque de "banalisation de la sanction légère qui va désinhiber des délinquants". "Ils auront vite compris qu’ils ont moins de risque de passer par la case des vraies poursuites", déplore-t-il également.

Une phase d'expérimentation dans plusieurs grandes villes

Cette décision fait l'objet d'une phase expérimentale depuis le mercredi 17 avril à "Rennes, Lille, Nantes, Bobigny, Pontoise, Bordeaux, Lyon, Saint-Étienne, Marseille, Nice, Montpellier et Toulouse", puis à Paris à partir du jeudi 2 mai. "La date de généralisation à l'ensemble des services de police et des unités de gendarmerie du territoire national sera fixée à l'issue de la phase d'expérimentation, en tenant compte des éventuelles difficultés rencontrées et du délai nécessaire pour y remédier", explique le ministère de la Justice.

Selon les chiffres de la Police judiciaire relayés par Le Figaro, la plupart des homicides commis par arme blanche résultent d'altercations (44%), dont 38% sur la voie publique. Ce recours à l'amende, avec confiscation de l'objet du délit pour destruction, ne prive toutefois pas les forces de l'ordre d'engager des poursuites judiciaires, selon les cas. "Les parquets vont fixer le curseur, comme ils le font pour la drogue en indiquant à partir de quelle quantité saisie cela devient grave", présage un commissaire.

publié le 30 avril à 10h08, Quentin Marchal, 6Medias

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