Justice : à Lille, sept clandestins libérés pour cause de téléphone hors-service
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Le juge des libertés et de la détention de Lille a ordonné la libération de sept étrangers en situation irrégulière. La décision reposerait, selon des informations du Figaro, sur un problème d'accès aux téléphones du centre de rétention (CRA), détériorés selon le juge. La préfecture du Nord assure, de son côté, que la majorité des appareils ont été réparés.
Le juge des libertés et de la détention de Lille a pris une décision controversée en ordonnant la libération de sept clandestins visés par une mesure d’éloignement. Les sept personnes étaient retenues au centre de rétention administrative (CRA) de Lille-Lesquin. Comme le révèle Le Figaro, le juge a estimé que le placement contrevenait aux droits fondamentaux des étrangers, en raison du manque d'accès aux téléphones, prévu par le Code de l'entrée et du séjour. Ce code stipule qu'au moins un téléphone doit être en libre accès pour 50 retenus. Or, seule une zone sur les cinq du centre de 116 places disposait d’une cabine téléphonique fonctionnelle. Dans les quatre autres zones, le combiné avait été arraché, comme rapporté par deux avocats du barreau de Lille, Me Olivier Cardon et Me Claire Perinaud, lors d'une visite en décembre. Le groupe SOS Solidarités a donc fait valoir ce problème pour exiger la remise en liberté de ces sept clandestins défendus par Me Éric Kuchcinski, leur avocat commis d’office.
La préfecture fait appel
Cependant, la préfecture du Nord, contactée par Le Figaro, soutient que la plupart des téléphones ont été réparés et que "des téléphones mobiles sont mis à disposition des personnes retenues, qui ont donc toutes la possibilité de téléphoner à leurs proches quand elles le souhaitent". "Il n’est pas établi que, depuis ce témoignage, les téléphones du CRA ont été réparés, l’administration ne pouvant sur ce point se faire une attestation à elle-même pour justifier de la réparation des cabines téléphoniques", a répliqué le juge dans ses ordonnances. La préfecture annonce son intention de faire appel de la décision du juge, soulignant la nécessité de clarifier certains points de droit. Elle conteste le fait que l'administration ne puisse pas produire une attestation justifiant la réparation des cabines téléphoniques. Deux des étrangers libérés ont été placés sous assignation à résidence, tandis que cinq ont été entièrement libérés.
publié le 4 février à 18h21, Marine Corbel, 6Medias