France

Jeux paralympiques : "On n'est pas des super-héros, on est des athlètes"

© Ruhaut Sandra/Icon Sport/ABACA - Rugby en fauteuil roulant - France contre Danemark.

Avant les Jeux paralympiques de Paris 2024, plusieurs personnalités publiques ont comparé les participants à des super-héros. Des propos qui ont agacé certains athlètes.

Pour faire la promotion des Jeux paralympiques de Paris 2024, dont la cérémonie d’ouverture a eu lieu mercredi 28 août, plusieurs personnalités publiques ont comparé les para-athlètes à des super-héros. C’est notamment le cas de Marie-José Pérec et de Teddy Riner lors de leur passage dans la matinale de RTL, diffusée le 12 août dernier. "On regarde les para-athlètes en disant que ce sont nos héros", a indiqué la triple championne olympique d’athlétisme. "Et avec un handicap ! C'est des super-héros !", a ajouté le judoka, dithyrambique. Ce à quoi l'ancienne sprinteuse avait surenchéri : "Pour nous, ce sont les Avengers." Mais si ces propos ont été prononcés sans mauvaise intention, ils ont irrité plusieurs participants des Jeux paralympiques.

Parmi eux, on retrouve Sofyane Mehiaoui, meneur de l'équipe de France de basket fauteuil. "Faut vraiment que t'arrêtes de parler de nous de cette manière, tu ne nous aides pas, on est des personnes en situation de handicap et nous souhaitons être considérés comme des personnes normales", a-t-il écrit dans une story publiée sur Instagram, comme l'a rapporté franceinfo. Et de poursuivre : "Quand on nous surexpose, ce n'est pas bien. On n'est pas des super-héros, on est des athlètes. Donc venez nous voir parce qu'on va faire des performances, on va faire des exploits sportifs, c'est pour tout ça qu'il faut venir nous voir."

"On est monsieur et madame Tout-le-monde"

Des propos corroborés par une prise de parole de Thu Kamkasomphou, double championne paralympique de tennis de table, lors d’un entretien accordé à l’Équipe, publié le 26 août dernier. "Quand on nous dit : 'Vous avez plus de mérite que d'autres.' Non !", avait-elle expliqué, avant de conclure : "Pour moi, on fait du sport différemment. Ils [les athlètes valides, NDLR] ont leurs difficultés, on a les nôtres. On n'est pas des super-héros, on est monsieur et madame Tout-le-monde."

publié le 1 juillet à 12h00, Tanguy Jaillant, 6Medias

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