France

Emmanuel Macron chahuté : l’opposition moqueuse face à un arrêté “anti-casseroles”

Face à la multiplication des manifestations bruyantes avec des casseroles lors de déplacements du chef de l’État, le préfet de l’Hérault a interdit ces “dispositifs sonores portatifs” à l’occasion de la venue d’Emmanuel Macron. Des mesures qui font sourire du côté de l’opposition.

Le président de la République a peur “du bruit du peuple”, affirme Mathilde Panot, moqueuse face aux interdictions de taper sur des casseroles lors des déplacements d'Emmanuel Macron. BFMTV relaie la prise de parole de la présidente des députés LFI à l’Assemblée nationale ce jeudi 20 avril, alors que le chef de l’Etat est en visite dans l’Hérault. Sur Twitter, elle ajoute : “Oui vous aurez nos casseroles aux fesses jusqu’au retrait !” Pourquoi cette réaction ? En amont de la visite présidentielle dans l’Hérault, le préfet avait décidé de prendre un arrêté pour interdire ces fameuses casseroles, qui se font entendre à chaque déplacement d’Emmanuel Macron. Ce qui fait donc largement sourire l’opposition.

“Tout cela est grotesque”

Les images du déplacement d’Emmanuel Macron, jeudi, sont étonnantes. À Ganges, village de l’Hérault, les gendarmes ont été filmés en train de confisquer les casseroles un peu partout dans les rues. Marine Tondelier, secrétaire nationale d’Europe-Ecologie-les-Verts, a par la suite raillé sur Twitter : “On va quand même pas devoir créer un front de libération de la casserole ! Tout cela est grotesque.” Même réaction du député LFI François Ruffin : "La préfecture demande à la police d'être à l'affût des casseroles, la République contre les boîtes de conserve. On en est là."

Le débat sur le sujet fait le tour des élus, avec le patron des sénateurs macronistes, François Patriat, qui oppose sur BFMTV une France qui “cogne sur des casseroles”, et une “France qui travaille tous les jours, qui n'est pas dans la rue."

La préfecture ne visait pas les casseroles

La préfecture de l'Hérault a même réagi dans un communiqué. Midi Libre relaie son discours intitulé "halte aux fakenews", indiquant que l'arrêté ne visait pas les casseroles mais les sonorisations et les micros. Pour ce qui est des casseroles, la préfecture indique au quotidien : "Ce sont les forces de l'ordre, sur le terrain, qui apprécient la situation et décident ou non de les confisquer."

Des explications qui n'ont pas suffi au député LFI de l'Hérault, Sébastien Rome. Face à cet arrêté jugé "ridicule et illégal", il a saisi le Tribunal administratif afin, dit-il, de "protéger nos libertés fondamentales."

Malgré tout, les casseroles risquent fort de devenir le symbole de cette opposition au gouvernement. Le vendredi 21 avril, Elisabeth Borne doit se déplacer à Châteauroux, dans l’Indre, et les syndicats annoncent déjà que les fameux ustensiles seront présents pour l’accueillir.

publié le 20 avril à 20h33, Orange avec 6Medias

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