"Un danger national" : Emmanuel Macron sous le feu des critiques après ses déclarations sur la dissuasion nucléaire
© Blondet Eliot/ABACA - Emmanuel Macron, le 26 avril 2024 à Paris.
Dans une interview accordée à la presse régionale, samedi 27 avril, Emmanuel Macron s'est dit "prêt à ouvrir le débat" sur une défense européenne qui comprendrait l'arme nucléaire. Des propos alarmistes qui n'ont pas manqué de faire réagir l'opposition, rapporte BFMTV.
Des propos alarmants qui suscitent les inquiétudes de l'opposition. Comme le rapporte BFMTV, dimanche 28 avril, une large partie du paysage politique a épinglé Emmanuel Macron après son interview publiée samedi 27 avril par les journaux régionaux du groupe Ebra où il s’est dit prêt à "ouvrir le débat" d’une défense européenne qui comprendrait aussi l’arme nucléaire. "Un chef de l’État français ne devrait pas dire ça", a estimé la tête de liste Les Républicains (LR) aux élections européennes, François-Xavier Bellamy, au Grand Rendez-Vous Europe1/CNews/Les Échos. "Cette expression est d'une gravité exceptionnelle, parce que là nous touchons au nerf même de la souveraineté française", a-t-il poursuivi.
La cheffe de file des députés du Rassemblement national, Marine Le Pen, a pour sa part accusé le chef de l’État d’avoir menti aux Français. "Emmanuel Macron souhaite bien partager avec l’Union européenne notre dissuasion nucléaire", a-t-elle écrit sur X. L’eurodéputé de son parti, Thierry Mariani, a renchéri : " Macron en train de devenir un danger national". "Après l’arme nucléaire, suivra le siège permanent de la France au Conseil de sécurité de l’ONU qui sera lui aussi bradé à l’Union européenne", s’est-il insurgé, également sur X.
"Macron veut liquider l’autonomie stratégique française"
Dans un communiqué de son groupe parlementaire, La France insoumise (LFI) a estimé de son côté qu'Emmanuel Macron "vient de porter un nouveau coup à la crédibilité de la dissuasion nucléaire française". Celle-ci "ne se partage pas" et, "sous couvert de défense du sol européen, Macron veut liquider l’autonomie stratégique française", a critiqué sur X le député de Seine-Saint-Denis Bastien Lachaud (LFI), spécialiste des questions de défense.
Parmi les alliés d'Emmanuel Macron, le président du MoDem, François Bayrou, a volé au soutien du chef de l’État. "Il peut y avoir des circonstances dans lesquelles un gouvernement français, des dirigeants français décident qu’une menace sur l’Europe est une menace contre la France. Et c’est ce que le président de la République dit en disant 'Mettons tout sur la table'."
publié le 29 avril à 09h19, Quentin Marchal, 6Medias