Économie

Les députés approuvent la création d'un CHU en Corse

Des sages-femmes préparent une salle de maternité pour un accouchement, à la maternité de l'hôpital d'Ajaccio, en Corse, le 18 janvier 2024

© Pascal POCHARD-CASABIANCA, AFP - Des sages-femmes préparent une salle de maternité pour un accouchement, à la maternité de l'hôpital d'Ajaccio, en Corse, le 18 janvier 2024

L'Assemblée nationale a approuvé mardi à l'unanimité une proposition de loi transpartisane visant à créer d'ici à 2030 un centre hospitalier universitaire (CHU) en Corse, dernière région de France encore privée d'une telle structure.

Actuellement, faute de CHU dans l'île, des milliers de patients sont obligés chaque année d'aller se faire soigner sur le continent, ce qui induit surcoûts et "perte de chance" pour certains malades, a plaidé le rapporteur du texte, le député de Corse-du-Sud Paul-André Colombani (Liot), lui-même médecin.

La Corse dispose aujourd'hui de deux hôpitaux principaux, à Ajaccio et à Bastia, mais de seulement quatre ou cinq filières de spécialités médicales sur les 40 nécessaires pour obtenir l'agrément en tant que CHU, a expliqué à l'AFP M. Colombani.

La création d'un CHU permettrait en outre aux futurs médecins corses de se former entièrement dans l'île, ce qui les inciterait ensuite à y exercer, notamment les spécialistes, a-t-il poursuivi.

La proposition de loi a été adoptée en première lecture par 142 voix contre une, et la députée en question a fait savoir ensuite qu'elle s'était trompée et qu'elle souhaitait voter pour.

Cette réforme est une "revendication (...) portée de longue date par la famille nationaliste en Corse" et fait l'objet d'un "consensus total entre la population, les associations, l'université, les professionnels de santé et les élus de l'île", a-t-il argué dans l'hémicycle.

Consensuel à l'Assemblée nationale, le texte a de grandes chances d'être adopté dans les mêmes termes au Sénat, assure M. Colombani.

"L'implantation d'un CHU n'est pas la seule solution", a jugé pour sa part mardi devant les députés le ministre de l'Enseignement supérieur et de la recherche Patrick Hetzel. Cette "piste légitime" n'aboutira qu'à "moyen terme", a-t-il ajouté, soulignant qu'en attendant il fallait surtout "faciliter les parcours de formation des étudiants" en médecine.

publié le 3 décembre à 19h37, AFP

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