Avec 766 avions livrés en 2024, Airbus rate de peu ses prévisions
© Valentine CHAPUIS, AFP - Un Airbus A321 sur la ligne d'assemblage à l'usine de Cornebarrieu, dans le sud-ouest de la France, en octobre 2024
Le géant aéronautique européen Airbus a livré 766 avions en 2024, soit quatre de moins que ses dernières prévisions, "dans un environnement complexe", a annoncé jeudi le groupe, qui se veut toutefois confiant pour 2025.
Les livraisons sont en hausse par rapport à l'année dernière (735 appareils), mais loin d'atteindre le niveau d'avant le Covid.
Airbus s'était dans un premier temps fixé un objectif de 800 livraisons en 2024, qu'il avait abaissé à 770 en juin. En 2019, avant que la pandémie de Covid-19 ne désorganise la chaîne d'approvisionnement de l'aéronautique, le géant européen avait livré 863 appareils.
"2024 a été une année remarquable dans un environnement complexe en constante évolution, amplifié par des incertitudes géopolitiques. Nous avons livré 766 avions à pas moins de 86 clients sur tous les continents du monde", a déclaré Christian Scherer, directeur des avions commerciaux d'Airbus lors d'une conférence téléphonique.
Chez Airbus, on souligne que l'objectif de livraison était "d'environ 770 avions" et prévoyait des fluctuations de l'ordre de 20 appareils.
- "Sur la bonne voie" -
Interrogé sur les perspectives 2025, le responsable s'est dit "optimiste".
"Sommes-nous sortis d'affaire ? Absolument pas. L'environnement reste très difficile. L'environnement externe, la géopolitique (...) et la chaîne d'approvisionnement continue d'avoir des maillons faibles que nous devons résoudre", a-t-il dit.
"Mais je suis convaincu que nous sommes sur la bonne voie, que nous suivons la cadence que nous avons planifiée, et que nous verrons une amélioration continue et une montée en cadence en 2025", a-t-il poursuivi.
Les objectifs restent les mêmes: 75 avions par mois dans le segment des monocouloirs (A319, A320, A321) d'ici 2027, 12 pour le gros porteur A350 en 2028, 14 pour le petit A220 et 4 pour le long-courrier A330, a dit Christian Scherer.
"Ainsi, nous dépasserons les chiffres de 2019 dans un avenir prévisible", a-t-il promis.
Les objectifs chiffrés vont être annoncés le 20 février, comme le chiffre d'affaires et autres indicateurs financiers, lors de la présentation des résultats annuels d'Airbus.
Le mois de décembre a été traditionnellement le plus actif de l'année avec 123 appareils fournis l'an dernier, contre 112 en 2023, 98 en 2022, 93 en 2021 et 89 en 2020, quand Airbus avait vu sa production affectée par les conséquences de la crise sanitaire.
Freiné par les problèmes liés à la chaîne de fournisseurs, Airbus livrait crescendo ces derniers mois: 50 avions en septembre, 62 en octobre et 84 en novembre.
Fin novembre, l'un d'entre-eux, le fabricant de moteurs d'avion Safran, avait révélé avoir donné la priorité à Airbus plutôt qu'aux compagnies aériennes afin d'aider le géant européen à atteindre ses objectifs de production.
Les livraisons constituent un indicateur fiable de la rentabilité dans l'aéronautique, car les compagnies aériennes paient la majeure partie de la facture au moment où elles prennent possession des avions.
- Premières "marquantes" -
"L'année 2024 a confirmé une demande soutenue pour de nouveaux avions. (...) Nous avons constaté un élan phénoménal pour notre carnet de commandes d'avions gros porteurs, renforçant ainsi notre position de leader sur le marché des monocouloirs", a souligné Christian Scherer.
Sur 766 avions livrés en 2024, 677 sont des monocouloirs dont 232 A320neo et 361 A321neo.
Il s'est félicité des "premières marquantes" comme la toute première livraison de l'A321XLR à la compagnie espagnole Iberia, ainsi que les premières livraisons des A330neo et A350 "à plusieurs clients à l'échelle mondiale".
Côté commandes, le bilan a pourtant été plus modeste: 826 commandes net dont 82 A330 et 142 A350, loin du record historique établi en 2023 (2.094 commandes nettes).
Le carnet de commandes d'Airbus à 8.658 avions représente au rythme actuel plus de 10 ans de production.
publié le 9 janvier à 20h24, AFP