Monde

Corée du Sud: le chef de la sécurité présidentielle appelle à empêcher toute "effusion de sang"

  • Le chef du Service de sécurité présidentiel sud-coréen, Park Chong-jun, répond aux questions des journalistes à son arrivée au siège du Bureau national d'enquêtes à Séoul, le 10 janvier 2025
    ©-, AFP - Le chef du Service de sécurité présidentiel sud-coréen, Park Chong-jun, répond aux questions des journalistes à son arrivée au siège du Bureau national d'enquêtes à Séoul, le 10 janvier 2025
  • Le chef du Service de sécurité présidentiel sud-coréen, Park Chong-jun, répond aux questions des journalistes à son arrivée au siège du Bureau national d'enquêtes à Séoul, le 10 janvier 2025
    ©Yasuyoshi CHIBA, AFP - Un partisan du président sud-coréen déchu Yoon Suk Yeol manifeste à Séoul, le 10 janvier 2025
  • Le chef du Service de sécurité présidentiel sud-coréen, Park Chong-jun, répond aux questions des journalistes à son arrivée au siège du Bureau national d'enquêtes à Séoul, le 10 janvier 2025
    ©Jung Yeon-je, AFP - L'entrée de la résidence présidentielle à Séoul, le 9 janvier 2025

Le chef du Service de sécurité du président sud-coréen déchu Yoon Suk Yeol a appelé vendredi à empêcher toute "effusion de sang" en cas de nouvelle tentative d'arrestation du dirigeant pour son éphémère tentative d'imposer la loi martiale.

"En aucun cas il ne doit y avoir d'affrontements physiques ou d'effusion de sang", a déclaré à la presse le chef du Service de sécurité présidentiel (PSS), Park Chong-jun, dont l'équipe avait empêché la police et les enquêteurs d'arrêter Yoon Suk Yeol pour l'interroger la semaine dernière.

Les gardes du corps de M. Yoon avaient formé une chaîne humaine pour bloquer l'accès aux procureurs du Bureau d'enquête sur la corruption des hautes personnalités (CIO) et aux policiers venus se saisir de M. Yoon dans sa résidence de Séoul, où il est retranché depuis des semaines.

Après six heures de face à face tendu, le CIO avait battu en retraite, disant craindre pour la sécurité de son personnel.

Le président déchu refuse d'être interrogé sur sa tentative manquée d'imposer la loi martiale le 3 décembre, qui a plongé la Corée du Sud dans une grave crise politique et lui vaut d'être sous le coup d'une enquête pour "rébellion", un crime passible de la peine de mort.

- Interrogatoire -

"Je comprends que de nombreux citoyens soient préoccupés par la situation actuelle où les agences gouvernementales sont en conflit", a déclaré M. Park aux journalistes vendredi devant le commissariat où il avait été convoqué pour être interrogé.

Depuis que son équipe a empêché les enquêteurs d'arrêter M. Yoon le 3 janvier, le chef du PSS a ignoré à deux reprises les convocations de la police qui veulent l'interroger sur des allégations d'obstruction.

Le PSS a argué que Park Chong-jun ne pouvait pas quitter son poste en raison du "caractère sérieux" de la protection de M. Yoon, mais la police l'a menacé d'un mandat d'arrêt s'il ne se présentait pas à l'interrogatoire vendredi.

"Il semble croire qu'il doit éviter d'être arrêté lui-même pour mieux protéger le président", observe auprès de l'AFP Shin Yul, professeur de sciences politiques à l'université de Myongji.

Le CIO a obtenu mardi un nouveau mandat d'arrêt à l'encontre de M. Yoon, après l'expiration la veille d'un premier mandat de sept jours. Depuis le 31 décembre, des centaines de partisans du président déchu manifestent jour et nuit à proximité de sa résidence, bravant des températures glaciales.

Les avocats de M. Yoon soutiennent que le mandat d'arrêt est "invalide et illégal" et contestent la compétence du CIO pour enquêter sur cette affaire. Ils ont affirmé que leur client n'obtempérerait pas plus au second mandat d'arrêt qu'au premier.

De l'autre côté, les détracteurs du dirigeant de droite, élu en 2022, s'impatientent et manifestent aussi régulièrement pour exiger son arrestation.

L'ex-procureur vedette de 64 ans reste officiellement le président du pays, et n'est que suspendu en attendant que la Cour constitutionnelle valide ou non sa destitution, votée le 14 décembre par l'Assemblée nationale.

- Procès mardi -

La Cour a fixé à mardi le début du procès en destitution, qui se déroulera même si le principal intéressé ne se présente pas.

La Cour a 180 jours à compter du 14 décembre, date à laquelle elle a été saisie de l'affaire, pour décider de démettre définitivement M. Yoon ou de le rétablir dans ses fonctions de président.

Si les enquêteurs réussissent à exécuter leur mandat d'arrêt, Yoon Suk Yeol deviendra le premier président sud-coréen en exercice à être arrêté.

Pour sa part, le CIO a déclaré qu'il se "préparerait minutieusement" à la seconde tentative d'arrestation.

La garde rapprochée de M. Yoon a renforcé la sécurité dans son complexe résidentiel du quartier chic de Hannam en installant des barbelés et des barrages de bus devant la grille d'entrée.

Les avocats de M. Yoon ont déclaré vendredi que des gardes "restent en alerte 24 heures sur 24, 7 jours sur 7" en vue d'une nouvelle tentative d'arrestation "en dépit d'une pression et d'un stress immenses".

Ils ont également affirmé plus tôt que le président déchu se trouvait toujours à l'intérieur de sa résidence et qu'il pourrait comparaître au procès devant la Cour constitutionnelle.

Les sondages montrent que le taux d'approbation du Parti du pouvoir au peuple (PPP) de M. Yoon augmente au fur et à mesure que la crise s'éternise.

Selon un nouveau sondage Gallup publié vendredi, la cote d'approbation du PPP est passée de 24% il y a trois semaines à 34%, tandis que celle de l'opposition a chuté de 48% à 36%.

publié le 10 janvier à 06h42, AFP

Liens commerciaux