Chine: les ventes de véhicules électriques et hybrides grimpent de 40,7% en 2024
Les ventes au détail de voitures électriques et hybrides en Chine ont grimpé de 40,7% en 2024 par rapport à 2023, selon des chiffres publiés jeudi par une fédération professionnelle, confirmant l'avance du géant asiatique dans un secteur fortement soutenu par Pékin.
Un nombre record de 10,899 millions de modèles hybrides ou électriques ont été écoulés sur le marché chinois en 2024, d'après des statistiques de la Fédération chinoise des constructeurs de voitures individuelles (CPCA).
Cette vitalité permet au nombre total de véhicules vendus en 2024 de grimper de 5,5% par rapport à l'an passé, selon CPCA.
Le marché chinois des véhicules électriques et hybrides a connu une croissance fulgurante ces dernières années, facilitée par des subventions généreuses de Pékin.
Ces voitures nouvelle génération représentent 47,6% de l'ensemble des 22,894 millions d'unités écoulées en Chine en 2024, selon la CPCA.
En comparaison, la part du marché européen des voitures hybrides et électriques n'était que de 22,6% en novembre dernier, d'après l'Association européenne des constructeurs automobiles (ACEA).
En décembre, les ventes de véhicules hybrides et électriques en Chine ont dépassé la barre symbolique du million d'unités vendues pour le cinquième mois consécutif, selon les données de la CPCA.
Compétition féroce
La vitalité du secteur a entraîné l'émergence de plusieurs fleurons nationaux, dont le construteur BYD, SAIC Motor ou encore XPeng.
Ces firmes se livrent une compétition féroce, renforcée par une consommation chinoise en berne en raison d'une crise persistante du secteur de l'immobilier.
Plus de 200 modèles de voitures ont ainsi réduit leurs prix en 2024, contre 148 l'année précédente, a affirmé jeudi Cui Dongshu, secrétaire général de la CPCA, lors d'un point presse.
Il prédit que cette guerre des prix se poursuivra en 2025.
Cette rivalité implique également une forte pression des constructeurs pour réduire leurs coûts et augmenter la productivité.
Fin décembre, plus de 160 ouvriers chinois ont été "secourus dans des conditions semblables à de l'esclavage" sur le chantier de construction d'une usine de BYD au Brésil, selon les autorités locales.
Les constructeurs étrangers peinent eux à s'imposer sur le marché chinois, sur lequel BYD représente environ un gros tiers des ventes avec en 2024 plus de 4 millions de véhicules, selon des chiffres publiés la semaine dernière par la firme.
"Turbulences" à l'international
La situation est plus sombre sur le marché international, où les droits de douane visant les véhicules électriques et hybrides chinois se sont durcis l'an passé.
La Commission européenne a adopté fin octobre un règlement instituant des droits de douane supplémentaires sur les voitures électriques importées de Chine, accusées de créer une concurrence déloyale en raison des subventions gouvernementales.
Les Etats-Unis et le Canada ont augmenté en 2024 les droits de douane sur les véhicules électriques chinois à 100%.
"Nous subissons actuellement une pression importante sur nos exportations", qui sont notamment "freinées par l'Union européenne", a affirmé jeudi Cui Dongshu, évoquant des "turbulences" dans le secteur.
Le mastodonte BYD n'a réalisé en décembre dernier que 12% de ses ventes sur le marché extérieur, selon les chiffres de l'entreprise.
La situation pourrait s'aggraver après l'arrivée au pouvoir fin janvier du président américain élu Donald Trump, qui a promis d'augmenter les droits de douane sur les importations chinoises.
Malgré ces défis, les exportations de voitures chinoises ont augmenté de 25% entre 2023 et 2024, selon la CPCA.
publié le 9 janvier à 11h20, AFP