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Guatemala: libération annulée pour un journaliste anticorruption

Le journaliste guatémaltèque José Rubén Zamora (c), fondateur du défunt journal El Periódico, arrive menotté pour une audience au palais de justice de Guatemala Ciudad, le 15 mai 2024

© JOHAN ORDONEZ, AFP - Le journaliste guatémaltèque José Rubén Zamora (c), fondateur du défunt journal El Periódico, arrive menotté pour une audience au palais de justice de Guatemala Ciudad, le 15 mai 2024

Une cour d'appel du Guatemala a révoqué mardi la liberté conditionnelle accordée en mai au journaliste anticorruption José Rubén Zamora, emprisonné depuis 2022 pour blanchiment d'argent dans le cadre d'un procès controversé.

Le procureur Rafael Curruchiche, sanctionné par les Etats-Unis pour corruption, a annoncé dans une vidéo que la cour d'appel avait pris cette décision à sa demande.

Le 15 mai, un tribunal avait accordé à M. Zamora la liberté conditionnelle avec assignation à résidence en attendant un nouveau procès, après l'annulation en appel d'un jugement qui l'avait condamné à six ans de prison pour blanchiment en 2023.

Mais le journaliste, emprisonné dans une caserne de la ville de Guatemala, n'avait en fait jamais été libéré car il reste détenu pour une autre affaire d'obstruction à la justice.

M. Zamora, 67 ans, est le fondateur du journal El Periódico, aujourd'hui disparu. Il défend son innocence et affirme que l'accusation de blanchiment d'argent a été portée en représailles à ses publications sur la corruption au sein du gouvernement du président de droite de l'époque, Alejandro Giammattei (2020-2024).

Le fils du journaliste, José Zamora, qui vit en exil à l'étranger, a déclaré à l'AFP par téléphone qu'il n'était pas surpris par cette décision.

"Tout le monde sait qu'il existe des cellules criminelles au sein du système judiciaire et du ministère public", a-t-il souligné, qualifiant l'affaire de "persécution politique".

L'actuel président guatémaltèque, José Arévalo, en conflit ouvert avec le parquet qu'il accuse d'avoir tout fait pour l'empêcher d'arriver au pouvoir en raison de son programme anticorruption, a pris parti pour M. Zamora et a dit espérer sa "prochaine" remise en liberté.

publié le 26 juin à 09h12, AFP

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