Exécution d'un meurtrier en Oklahoma, la 25e et dernière aux Etats-Unis en 2024
Un homme condamné à mort pour le meurtre d'une enfant de 10 ans en 2006 a été mis à mort jeudi dans l'Etat américain d'Oklahoma (sud), la dernière exécution prévue en 2024 aux Etats-Unis.
Dans son rapport annuel publié jeudi, l'observatoire spécialisé Death Penalty Information Center (DPIC) observe que, pour la 10e année consécutive, moins de 30 personnes ont été exécutées et moins de 50 personnes ont été condamnées à mort, avec une concentration géographique encore très nette.
L'ensemble de ces exécutions ont eu lieu dans neuf Etats, 76 % du total se concentrant dans quatre Etats : trois du Sud, l'Alabama, le Texas, et l'Oklahoma, et un du centre du pays, le Missouri.
Toutes ont été réalisées par injection létale, sauf trois en Alabama par inhalation d'azote, une méthode jusqu'alors inédite et controversée, comparée par des des experts de l'ONU à une forme de "torture".
Trois Etats, la Caroline du Sud, l'Utah et l'Indiana, ont repris les exécutions en 2024 après plus d'une dizaine d'années d'interruption en raison des difficultés à se procurer les produits nécessaires auprès des laboratoires pharmaceutiques, soucieux de ne pas être associés à la peine capitale.
Kevin Underwood, qui a eu 45 ans jeudi, a été déclaré mort à 10H14 heure locale (16H14 GMT), 10 minutes après le début de l'exécution, a précisé l'administration pénitentiaire de l'Oklahoma.
Il avait été condamné à mort pour avoir frappé, agressé sexuellement et tué Jamie Rose Bolin, la fille de ses voisins à Purcell, au sud d'Oklahoma City.
- Dernière exécution fédérale en 2021 -
La totalité des exécutions en 2024, comme les années précédentes, ont été réalisées par des Etats. Les dernières exécutions effectuées au niveau fédéral remontent aux derniers mois de la présidence Trump.
Après 17 ans d'interruption, 13 condamnés avaient été mis à mort entre le 14 juillet 2020 et le 16 janvier 2021, quatre jours avant l'investiture de son successeur démocrate Joe Biden.
Dans la perspective du retour de Donald Trump à la Maison Blanche le 20 janvier, la pression monte sur le président sortant pour commuer les peines des 40 condamnés à mort par la justice fédérale.
Selon un récent sondage de l'institut Gallup, une majorité d'Américains (53%) reste favorable à la peine de mort, soit un plus bas historique depuis plusieurs années, et avec un fossé croissant entre générations.
De plus, une majorité relative (50% contre 47%) estime que la peine capitale n'est pas équitablement appliquée aux Etats-Unis, une première depuis le lancement de cette enquête en 2000, selon une étude du même institut en 2023.
La peine de mort a été abolie dans 23 des 50 Etats américains. Six autres (Arizona, Californie, Ohio, Oregon, Pennsylvanie, et Tennessee) observent un moratoire des exécutions sur décision du gouverneur.
publié le 19 décembre à 21h45, AFP
