Faits divers

Bébé kidnappé, chute de dix mètres… Le récit ahurissant d’un enlèvement sur fond de trafic de drogue près de Toulouse

© Blondet ELiot/ABACA

Le quotidien La Dépêche révèle que huit personnes ont été appréhendées par la section de recherche de la gendarmerie de Toulouse, entre mars et juillet 2024. Elles sont suspectées d’enlèvement, séquestration et violences volontaires avec une incapacité légale supérieure à 8 jours, en lien avec un trafic de drogue. Mais dans leur prise d’otage, violente et armée, ils ont malgré eux embarqué... un bébé de dix mois.

Le scénario de cette rocambolesque affaire commence autour du 20 octobre 2023. Selon la victime, l'origine de l'affaire se trouve dans un deal de drogue qui a mal tourné, avec le frère d’un trafiquant actuellement incarcéré à la prison de Béziers. Il explique aux enquêteurs avoir vendu un kilo de cocaïne pour 25 000 euros. Sauf que la drogue qu’il a livré n’était en fait que du carbonate de soude. Le frère et ses complices auraient donc voulu se venger, rapporte La Dépêche.

Se sentant probablement en danger, la victime aurait décidé, le 20 octobre 2023, de se rendre à Léguevin, près de Toulouse, pour acheter une arme. Mais en réalité, il s’agissait d’un guet-apens. Cinq hommes cagoulés et armés de revolvers et de couteaux se sont alors jetés sur lui pour le prendre en otage. Pour fuir la scène, les individus ont alors utilisé le fourgon Renault de leur victime. Problème, ce n'est qu'une fois sur la route qu'ils ont découvert que d’autres personnes se trouvaient également à bord : un couple d’amis et l'enfant de dix mois de leur victime.

Un arrêt pour des couches et du lait

Les deux hommes de ce kidnapping ont été déshabillés, ligotés, bâillonnés et violentés. La principale victime a même perdu connaissance pendant une quinzaine de minutes. La femme, comme l’enfant, n'ont en revanche pas subi de violences. Mais les ravisseurs ne cessaient de se demander que faire du bébé. Contrastant avec leur violence de l’instant, ils ont tout de même pris le temps de s'arrêter pour acheter des couches et du lait en poudre. Ils se sont ensuite rendus au domicile de leur principal otage, pour récupérer de l’argent et des moto-cross. Mais ils sont finalement repartis bredouilles.

Reprenant alors la route pour Saubens, au sud de Toulouse, c'est là que les trois adultes otages ont réussi à prendre la fuite. Laissant l’enfant seul, avec les kidnappeurs. Le couple et le troisième homme se sont séparés dans leur escapade. Toujours nu et ligoté, le père du nourrisson a suivi un chemin qui longeait les falaises au-dessus de la Garonne et fini par chuter à une dizaine de mètres en contrebas. Grièvement blessé, il a été transporté au CHU de Toulouse dans la soirée.

Pendant ce temps, les ravisseurs ont remis l’enfant à des femmes de leur entourage, qui l’ont finalement redéposé à son domicile. Le bébé sera retrouvé dans la nuit, sain et sauf.

Le commanditaire nie son implication, son frère avoue

Depuis l’affaire, dix personnes ont été placées en garde à vue, sept d'entre elles ont été mises en examen : le commanditaire présumé, quatre autres participants présumés et les deux femmes à qui l'enfant aurait été confié. Une huitième personne est toujours recherchée.

À ce jour, l’affaire est toujours en cours afin de déterminer les implications de chacun. L'homme désigné comme le commanditaire, qui se trouvait en prison au moment des faits, nie toute implication. Il assure avoir été désigné comme commanditaire par la principale victime, qui souhaiterait venger l'un de ses amis, lui-même victime d'enlèvement et de séquestration – affaire ayant d'ailleurs valu au commanditaire présumé d’être incarcéré.

En garde à vue, son frère a toutefois reconnu avoir monté l'opération visant à récupérer l’argent. Il reconnaît avoir appris que la victime cherchait une arme, l'avoir contactée via Snapchat et lui avoir donné rendez-vous. Il assume également les violences. Mais il se demande toujours pourquoi sa victime est venue acheter une arme en compagnie de son bambin.

publié le 20 juillet à 11h10, Auguste Breton, 6Medias

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