Culture

Hugh Grant, Ed Solomon, Reed Morano : le cinéma enrage contre cette nouvelle publicité

© James Manning/PA Wire

La publicité montre tous les objets dont on pourrait se passer grâce à une tablette. Mais les artistes ne décolèrent pas face à l’avancée de l’intelligence artificielle.

La nouvelle publicité d’Apple ne passe pas. Dans cette dernière, qui vante les mérites du nouvel iPad Pro, on peut voir des instruments de musique, des pots de peinture, un globe terrestre et toute sorte d’objets utiles à la créativité humaine détruits par une presse hydraulique. Celle-ci laisse ensuite apparaître le nouvel iPad, supposé remplacer tous ces objets. En fond sonore, on entend "All I Ever Need Is You", par Sonny and Cher ("Tout ce dont j’ai besoin, c’est toi").

Mais, comme le rapporte Le HuffPost, certains artistes ont trouvé de très mauvais goût le fait de montrer sans détour que la technologie, et par extension l’intelligence artificielle, détruisait la culture et l’art. Parmi ces artistes, on trouve Hugh Grant, qui a réagi sur X avec ces mots : "La destruction de l’expérience humaine grâce à la Silicon Valley", en réponse à Tim Cook, P-DG d’Apple, qui postait la nouvelle publicité le 7 mai.

Une partie du monde du cinéma en guerre contre l’IA

En plus de l’ultra-célèbre Hugh Grant, d’autres artistes ont répondu au P-DG d’Apple. C’est le cas d’Ed Solomon, scénariste de Men in Black, qui commente : "Qui a besoin de la vie humaine et de tout ce qui la rend digne d’être vécue ? Plongez dans le simulacre numérique et donnez-nous votre âme. Cordialement, Apple." Ou encore Reed Morano, réalisatrice de The Handmaid’s Tale (La Servante écarlate) : "Regarde ce qu’il se passe autour de toi, mon gars (Tim Cook), parce que cette merde, ça craint, vraiment."

Cette publicité passe d’autant plus mal que les scénaristes et comédiens de Hollywood ont fait grève pendant plusieurs mois en 2023 pour réclamer une protection contre l’intelligence artificielle générative. Cette forme d’IA, qui existe déjà, permet à n’importe qui de créer n’importe quoi. Il peut s’agir d’une œuvre comme un tableau, une mélodie, une chanson, un livre, un scénario… Il suffit de lui donner des consignes et l’IA les exécute. Le résultat est très impressionnant de réalisme. Si certains s’en amusent, en faisant chanter et danser Emmanuel Macron sur des musiques de rap actuel, d’autres s’en inquiètent. Si ces IA sont capables de fournir ces services en s’appuyant sur les œuvres existantes, cela ne plaît pas à la plupart des artistes, et certains ont porté plainte contre OpenAI (ChatGPT) pour le pillage de leurs œuvres.

publié le 9 mai à 16h08, Philippine Rouviere Flamand, 6Medias

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