Culture

Bénin: les femmes, "piliers incontournables" des célébrations des Vodun Days

  • Une initiée Kokou, dieu guerrier dans la religion traditionnelle du Bénin, se couvre d'un mélange d'huile végétale rouge mélangée à de la farine de maïs dans la forêt sacrée de Ouidah, le 9 janvier 2025 lors du premier jour du festival vaudou.
    ©OLYMPIA DE MAISMONT, AFP - Une initiée Kokou, dieu guerrier dans la religion traditionnelle du Bénin, se couvre d'un mélange d'huile végétale rouge mélangée à de la farine de maïs dans la forêt sacrée de Ouidah, le 9 janvier 2025 lors du premier jour du festival vaudou.
  • Une initiée Kokou, dieu guerrier dans la religion traditionnelle du Bénin, se couvre d'un mélange d'huile végétale rouge mélangée à de la farine de maïs dans la forêt sacrée de Ouidah, le 9 janvier 2025 lors du premier jour du festival vaudou.
    ©OLYMPIA DE MAISMONT, AFP - Une initiée Kokou, dieu guerrier dans la religion traditionnelle du Bénin, danse dans la forêt sacrée de Ouidah, le 9 janvier 2025, lors du premier jour du festival vaudou.
  • Une initiée Kokou, dieu guerrier dans la religion traditionnelle du Bénin, se couvre d'un mélange d'huile végétale rouge mélangée à de la farine de maïs dans la forêt sacrée de Ouidah, le 9 janvier 2025 lors du premier jour du festival vaudou.
    ©OLYMPIA DE MAISMONT, AFP - Les danseurs du Thron Kpeto Deka se promènent à Ouidah, le 9 janvier 2025 lors du festival vaudou.
  • Une initiée Kokou, dieu guerrier dans la religion traditionnelle du Bénin, se couvre d'un mélange d'huile végétale rouge mélangée à de la farine de maïs dans la forêt sacrée de Ouidah, le 9 janvier 2025 lors du premier jour du festival vaudou.
    ©OLYMPIA DE MAISMONT, AFP - Des initiés du vaudou chantent et dansent lors de la sortie du palais royal du roi Kpodégbé Lanmanfan Toyi Djigla, le 16e roi de l'État Fon d'Allada, dans le centre du Bénin, à Allada, le 10 janvier 2025.
  • Une initiée Kokou, dieu guerrier dans la religion traditionnelle du Bénin, se couvre d'un mélange d'huile végétale rouge mélangée à de la farine de maïs dans la forêt sacrée de Ouidah, le 9 janvier 2025 lors du premier jour du festival vaudou.
    ©OLYMPIA DE MAISMONT, AFP - Des initiés du vaudou chantent et dansent lors de la sortie du palais royal du roi Kpodégbé Lanmanfan Toyi Djigla, le 16e roi de l'État Fon d'Allada, dans le centre du Bénin, à Allada, le 10 janvier 2025.
  • Une initiée Kokou, dieu guerrier dans la religion traditionnelle du Bénin, se couvre d'un mélange d'huile végétale rouge mélangée à de la farine de maïs dans la forêt sacrée de Ouidah, le 9 janvier 2025 lors du premier jour du festival vaudou.
    ©MARCO LONGARI, AFP - Une initiée au vaudou pose pour un portrait au temple Mami Wata à Ouidah, le 11 janvier 2025. Mami Wata est une sirène, un esprit des eaux, une déesse dans le folklore de certaines parties de l'Afrique de l'Ouest, de l'Afrique de l'Est et de l'Afrique australe. Historiquement, les spécialistes font remonter ses origines aux premières rencontres entre les Européens et les Africains de l'Ouest au XVe siècle, où Mami Wata s'est développée à partir des représentations des sirènes européennes. Mami Wata a ensuite rejoint les panthéons autochtones de divinités et d'esprits dans certaines parties de l'Afrique.

Vêtue de blanc et rose, Deborah Bossou, 25 ans, alterne chant et danse aux cotés d'autres fidèles dans le couvent Sakpata Zoungbodji à Ouidah, dans le sud du Bénin, pendant les fêtes annuelles du vaudou.

"Cette religion, cette culture, le vaudou, a une grande place dans ma vie. C'est pour cela qu'il était important que je sois là", explique en souriant la jeune femme, parée d'un long collier de perles blanches et de bracelets de la même couleur.

Lors de cet événement annuel sur trois jours célébrant l'héritage spirituel et culturel du Bénin, qui s'achève samedi soir, les femmes sont souvent mises à l'honneur lors des rites et des rencontres entre les responsables vodun (appellation locale pour le vaudou) avec le public.

Elles sont présentées comme les gardiennes de la transmission spirituelle et de la préparation des rituels du vaudou, cette pratique animiste fondée sur les forces de la nature et le lien avec les ancêtres.

Les Vodun Days, l'appellation qu'a pris cette célébration annuelle en 2024, attirent chaque année début janvier des milliers de personnes venant des quatre coins du monde à Ouidah, berceau du culte vaudou.

- "Secrets" -

"Sans les femmes au devant de la scène et en coulisses, il n' y a pas de Vodun days, ni de vaudou. Elles sont des piliers incontournables", déclare à l'AFP Dah Adoko Gbèdiga, président de l'Union des associations et organisations des religions endogènes du Bénin (UAOREB).

"Nous pouvons le comprendre juste en observant ce qui se passe à l'instant autour de nous", poursuit l'homme âgé de 68 ans, confortablement assis sur une chaise aux abords du temple Python où des dizaines de fidèles vaudou sont rassemblés, sous le regard des touristes.

Plusieurs femmes entrent en transe pour incarner Thron, une divinité qui représente le bonheur parfait et la richesse, tandis que d'autres dansent aux rythmes des tambours joués par des hommes.

"Ce sont les femmes essentiellement qui choisissent les vêtements que l'on va porter pour ce type d'événements. Elles prennent une grande place dans l'organisation des rites, notamment parce qu'elles sont chargées des enseignements et de la transmission des savoirs du vaudou dans les couvents pour les petits et grands", ajoute Dah Adoko Gbèdiga.

Selon Jean-Michel Abimbola, ministre de la Culture du Bénin, les missions confiées aux femmes dans l'organisation des rites vaudous sont "nombreuses et importantes", mais elles ne peuvent pas toutes être révélées en raison des règles encadrant le vaudou.

"Il y a des secrets qui sont connus uniquement par les personnes comme moi qui ont été initiées. Mais je peux dire que les femmes ont une place centrale dans le vaudou", indique à l'AFP M. Abimbola lors des festivités.

Pour pouvoir être initié, il est conseillé de se rapprocher des responsables d'adeptes, venus en nombre lors des Vodun Days et qui se distinguent dans la foule par le foulard blanc qu'elles arborent.

"Nous pouvons rendre grâce aux divinités pour ceux qui ne le peuvent pas, et nous sommes aussi des intermédiaires entre les adeptes et les responsables vaudous", explique l'un d'entre elles, Tassi Kpomegan Gabrielle, 70 ans.

- Divinités féminines -

Certaines célébrations lors du festival sont dédiées aux divinités féminines telles que Mami Watta et Sakpata, ce qui contribue à renforcer l'importance du rôle de la femme dans le vaudou et dans l'imaginaire collectif.

Celles consacrées à Mami Watta, divinité aquatique qui représente la mère nourricière et l'océan destructeur, a attiré des centaines de personnes sur la plage de Ouidah.

Pour la dignitaire Suzanne Celeste Delaunay Belleville, l'importance de la femme et ses divinités féminimes dans le vaudou n'est plus à démontrer.

"La femme est présente à toutes les étapes. Au début, au milieu et à la fin. Même quand ce sont des rites reservés aux hommes, la femme est toujours là", confie-t-elle.

Mais elle déplore un manque de représentation au sein de certaines hautes instances du vaudou, notamment "au niveau des dignitaires où il y a pas énormément de femmes", car selon elle, "beaucoup ont été éduquées à rester dans l'ombre, et c'est quelque chose sur lequel il faut encore travailler".

publié le 11 janvier à 13h26, AFP

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