Culture

Antisémitisme : "Comment j'explique ça à mes enfants ?", menacé de mort, Arthur bénéficie d’une protection renforcée

Invité de la matinale de France Inter jeudi 23 novembre, l’animateur de télévision s’est dit en colère de la situation que doivent subir les Juifs de France depuis l’attaque du Hamas en Israël. Il y avoue avoir renforcé sa sécurité.

"On est en France, en 2023." A plusieurs reprises, l’animateur de télévision Arthur a prononcé ces mots dans la matinale de France Inter ce jeudi 23 novembre, lui qui était invité pour discuter de l’antisémitisme qui se répand de plus en plus en France. "On est en 2023, j’habite Paris, nous sommes en France et j’ai des agents de sécurité qui protègent ma famille et moi-même parce que je suis Juif. C’est lunaire non ? Comment j'explique ça à mes enfants ?", questionne-t-il. S’il avoue avoir toujours eu une protection pour sa sécurité, celle-ci a été augmentée depuis le 7 octobre et l’attaque du Hamas en Israël.

"L'antisémitisme était latent"

Depuis, l’animateur a participé aux manifestations contre l’antisémitisme et il a ouvertement condamné les attaques du Hamas, se retrouvant donc la cible de violentes critiques sur les réseaux sociaux. "Meta [la maison mère de Facebook et Instagram] a été obligée de mettre en place un système de mots-clés sur mes comptes pour qu'il y ait moins de messages qui arrivent (...) 'décapité', 'mort aux juifs', 'sale juif'. Maintenant, il faut être hyper créatif pour que le message arrive jusqu'à moi", souligne-t-il avec un certain humour, précisant qu’il recevait aux alentours de 1 000 messages par minute au début du conflit au Proche-Orient.

Arthur précise également qu’il a toujours ressenti une forme d’antisémitisme en France, même avant le drame du 7 octobre. "Je pense qu'il y a plein de formes de racisme, dont l'antisémitisme. Et l'antisémitisme était latent. Il est là, il n'y a pas un nouvel antisémitisme. Il était là. Mais depuis le 7 octobre, j'ai l'impression qu'il s'exprime en roue libre, au grand jour et librement. C'est complètement dingue", déplore-t-il.

Un manque de reconnaissance

Le présentateur de télévision avoue aussi être "en relation avec des familles d'otages". "Personne ne sait rien. C'est terrible. Ils ne savent pas si le disparu est otage, s'il est en vie", explique-t-il. "Dans les jours qui viennent, et je le prie tous les jours, des enfants vont sortir. Et parmi ces enfants, il y en a qui ont passé pratiquement deux mois à vivre un cauchemar dans les tunnels à Gaza. À ces enfants, la première chose qu'on va leur dire, c'est ton père, ta mère, ton frère, ta sœur, ont été assassinés le 7 octobre."

En colère, Arthur pointe enfin du doigt le manque de reconnaissance pour les 40 Français morts en Israël dans les attaques du Hamas, et le fait qu'il ait fallu attendre une quarantaine de jours avant que les visages des huit Français toujours otages du Hamas fassent la une de certains médias. "C'est quoi ce silence ? (...) S'il y avait eu 40 Français assassinés à Londres, avec des Français otages à Londres, on en parlerait ou on n'en parlerait pas ? Il y a un vrai problème", s'est-il agacé. "Il y a 40 de nos compatriotes qui sont morts. Ils sont français. (...) On leur a rendu un quelconque hommage ? On n'en parle pas de ces 40 compatriotes ?", a-t-il martelé.

publié le 23 novembre à 11h47, Romain Strozza, 6Medias

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