Antisémitisme : les attaques du 7 octobre auraient aggravé le phénomène
© Nir Alon/Zuma Press Wire/ABACAPRESS.COM
Depuis les attaques du 7 octobre, la haine des Juifs est de plus en plus répandue en France, en tout cas plus décomplexée, selon une enquête.
On aurait pu croire que les attaques du 7 octobre, perpétrées par le Hamas et faisant 1 160 morts et environ 250 otages (décomptes de l’AFP à partir des données officielles israéliennes), avaient plus ému les Français qu’attisé leur haine pour les Juifs. Pourtant, selon une étude menée par l’IFOP et révélée par Le Parisien le 4 mai, la contre-attaque d’Israël, qui a causé plus de 34 000 morts (chiffres de l’UNICEF) a accru et décomplexé l’antisémitisme contre les Juifs français.
"On assiste à une propagation et une normalisation de l’antisémitisme qu’on connaît depuis deux décennies, et qui se confond avec le rejet d’Israël", alerte Simone Rodan, directrice de l’AJC Europe (American Jewish Committee), auprès de nos confrères. Elle ajoute qu’"on aurait pu s’attendre à un élan durable d’empathie et de solidarité", mais que "ça s’est très vite retourné. C’est une constante, déjà observée après la tuerie à l’école Ozar Hatorah de Toulouse en 2012 : chaque tragédie contre les Juifs libère les passions antisémites".
L’antisémitisme jugé rependu et en augmentation
Selon l’étude, 92% des Français juifs et 76% de l’ensemble des Français estiment que l’antisémitisme est répandu et en augmentation. Elle révèle aussi que la principale cause estimée est "le rejet, la haine d’Israël" (pour 73% des Français juifs, 57% de l’ensemble des Français). De plus, 35% des moins de 25 ans estiment qu’il est justifié que les Français juifs soient pris à partie en raison de leur soutien réel ou supposé au gouvernement de Netanyahou. Un chiffre à mettre en corrélation avec les récents événements dans des universités françaises, comme Sciences Po.
Enfin, l’étude montre que, depuis l’attaque du 7 octobre, 44% des Français juifs interrogés ont arrêté de porter des signes religieux distinctifs dans les espaces publics, 33% ont réduit ou arrêté leurs déplacements en VTC et 19% ont retiré leur mézouzah (objet de culte juif fixé près de la porte d’entrée d’un logement).
publié le 4 mai à 20h02, Philippine Rouviere Flamand, 6Medias