Seriez-vous favorable à une interdiction de la chasse le week-end ?
© ANDBZ/ABACA - Xavier Bertrand est pressenti pour reprendre les clés de Matignon.
Alors que six personnes sont mortes au cours de la saison de chasse des deux dernières années, quatre décès sont déjà à déplorer en seulement deux mois, de mi-août à mi-octobre 2024. Pour protéger les promeneurs et cyclistes, pensez-vous que les chasseurs doivent s’abstenir de sortir le fusil le week-end ?
Après deux saisons de chasse encourageantes, avec un nombre d’accidents historiquement bas (six morts chaque saison), la nouvelle saison 2024-2025 démarre très mal. Quatre morts sont à déplorer depuis la mi-août. Dans le Gard, le 21 août, un homme d’une cinquantaine d’années a été tué par un tir vraisemblablement parti de son propre fusil. Le 26 août dans les Ardennes, c’est un chasseur de 70 ans qui décédait, atteint par une balle en pleine poitrine. Le 21 septembre en Ardèche, un troisième cinquantenaire décédait dans des circonstances similaires. Le 28 septembre enfin, un quatrième homme de 42 ans était tué lors d’une partie de chasse dans le département de la Loire.
À ces quatre décès, il faut ajouter plusieurs blessés, dont un chasseur amputé d’un pied après le tir de son fils de quatre ans dans le Puy-de-Dôme, et un cycliste touché par des plombs dans l’Eure. "C’est la reprise, après cinq ou six mois de coupure, et les bonnes habitudes n’ont pas encore été reprises", justifie une représentante de la Fédération nationale des chasseurs, auprès du quotidien La Montagne. "Lors de leurs premières sorties, peut-être que les pratiquants sont un peu moins vigilants. Il leur faut un temps pour se roder à nouveau", ajoute-t-elle. Elle estime que les accidents sont liés au non-respect des consignes de base et qu’il s’agit d’une rechute ponctuelle, rappelant les efforts réalisés lors des deux saisons précédentes.
"Du gibier pullule et ravage les cultures"
Ces accidents relancent le débat de l’interdiction de la chasse, notamment le week-end, où de nombreux promeneurs et cyclistes partent en balade. "On essaye de faire du vivre-ensemble avec les chasseurs, mais c’est compliqué. On est en train d’être contraint dans ses balades, dans ses sorties, parce que les chasseurs ont la priorité. Je ne trouve pas ça norma", martèle la journaliste Emma Dancourt, habitante d’un village en Bourgogne, sur le plateau de RMC en septembre, et qui serait favorable à une interdiction le week-end.
En 2023, une proposition d’un jour hebdomadaire sans chasse, proposée par le collectif Un jour un chasseur, avait été écartée par le gouvernement, qui préparait alors un "plan sécurité chasse". "On se heurte toujours à un lobby ultraminoritaire mais très puissant, qui bloque des réformes de bon sens soutenues par une grande majorité de Français", s’était agacée l’une des fondatrices du collectif.
"À cause de la doctrine écologique, il y a aujourd’hui du gibier qui pullule et ravage les cultures. C’est un véritable fléau. Et ceux qui ont les fusils", ce sont les chasseurs, pense pour sa part le journaliste Périco Légasse sur RMC, qui serait toutefois favorable à plus de contrôles et un recul des zones de chasse proches des lieux d’habitation et de promenade.
publié le 14 octobre à 07h00, Auguste Breton, 6Medias