Finances publiques : selon vous, courons-nous à la catastrophe ?
© Lionel Urman / Panoramic
Jeudi 21 mars sur franceinfo, Thomas Cazenave, le ministre délégué aux Comptes publics, a déclaré que le déficit public serait "supérieur à 5%" du PIB en 2023 alors que le gouvernement escomptait 4,9 %. Pensez-vous que nous courions à la catastrophe ?
Le déficit public serait "supérieur à 5%" du PIB en 2023, a annoncé jeudi 21 mars, Thomas Cazenave, le ministre délégué aux Comptes publics, sur franceinfo. C’est un peu plus que ce que prévoyait le gouvernement qui tablait sur 4,9 % du PIB en 2023. "Qui dit ralentissement économique (...) dit moins de rentrées fiscales, moins de cotisations sociales (...) donc le déficit sera plus élevé que prévu", a également expliqué le ministre. Pensez-vous que nous courions à la catastrophe ?
Le ministre n’a pas voulu donner d’estimation précise alors que certaines sources évoquent un déficit public qui monterait à 5,6 % du PIB de 2023. "On a réduit de 10 milliards d’euros les dépenses de l’État pour s’adapter à ce nouveau contexte", a ajouté Thomas Cazenave qui a balayé les critiques de l’opposition sur ce sujet. Il a notamment fustigé Marine Le Pen : "Elle ne cesse de proposer de nouvelles dépenses".
L’État est de tout de même inquiet
La prise de parole de Thomas Cazenave survient au lendemain d’une réunion de crise à l’Élysée sur l’état des finances publiques autour d’Emmanuel Macron et Gabriel Attal. Réunion à laquelle ont participé plusieurs ministres dont Bruno Le Maire, ministre de l’Économie et des Finances, Catherine Vautrin, ministre du Travail, et Gérald Darmanin, ministre de l’Intérieur. Si Thomas Cazenave n’a pas montré de signe d’inquiétude sur les chiffres mentionnés quant au déficit public, dans les hautes sphères, l’état d’esprit n’est pas le même. On craint une dégradation des notes établies par les agences Moody’s et Fitch notamment. Bercy tente d’anticiper les prévisions de l’Insee qui seront publiées le 27 mars et qui tablent sur un déficit public de 5,5 % du PIB de 2023. La France serait alors le cancre de la zone euro. Deux pistes sont d’ailleurs à l’étude par l’exécutif pour éviter le bonnet d’âne : limiter la dépense sociale et réduire le budget des collectivités. Emmanuel Macron a été clair : il faut explorer "toutes les pistes possibles". Les ministres sont donc invités à lui formuler "des propositions très concrètes", mais attention, "sans toucher aux impôts."
publié le 22 mars à 07h00, Capucine Trollion et Ambre Deharo, 6Medias