Politique

Remaniement : les raisons du débarquement d’Isabelle Rome questionnent

© Lafargue Raphael/ABACA - Isabelle Rome sur le perron de l'Élysée, le 5 juillet 2023

Malgré l'intervention d'associations féministes, qui ont plaidé pour que la ministre déléguée chargée de l’Egalité entre les femmes et les hommes conserve son poste, elle a été remplacée par Bérangère Couillard, rapporte Franceinfo.

C’est une mobilisation de dernière minute qui n’aura pas abouti favorablement. En dépit d’une tribune cosignée par une quarantaine d’associations de défense des droits des femmes, ainsi que des collectifs et des réseaux féministes, demandant le maintien à son poste d’Isabelle Rome, publiée sur Twitter la veille du remaniement du gouvernement Borne, la ministre déléguée chargée de l’Egalité entre les femmes et les hommes a finalement été remerciée, un peu plus d’un an après sa prise de fonctions, explique Franceinfo.

"Un turn over" qui ne permet pas d'être efficace

Et son débarquement ne manque pas de faire parler alors que les chantiers liés à la lutte contre les violences faites aux femmes sont nombreux. "Je ne comprends pas les raisons de son débarquement", explique Laurence Rossignol, la vice-présidente PS du Sénat, qui a occupé le même poste qu’Isabelle Rome durant le quinquennat de François Hollande. Elle tempère néanmoins son propos en évoquant "la vie des gouvernements" qui n’attribue aucune garantie aux ministres.

Pour Anne-Cécile Sarfati et Yveline Fourtic-Dutarde, respectivement présidente de la société de conseil Actually et coprésidente du collectif Ensemble contre le sexisme, cette nouvelle est perçue d’un œil plus sévère : "Ce qui m’embête surtout, c’est le ‘turn-over’", argue la première qui se justifie en expliquant que les changements réguliers provoquent un "retour en arrière sur les dossiers". Même son de cloche du côté d’Yveline Fourtic-Dutarde, qui a souligné l’efficacité de la ministre débarquée, ainsi que son engagement et son écoute.

Plusieurs bruits de couloir circulent pour expliquer le départ d’Isabelle Rome. Il lui aurait été reproché de ne pas être assez médiatique, empêchant ainsi les sujets qu’elle porte d’arriver jusqu’aux Français, selon une source proche de l’exécutif citée par nos confrères. Il lui aurait également été reproché de ne pas être assez politique et charismatique. "Le charisme, c'est aussi avoir des résultats et se faire apprécier de son écosystème", analyse Erwan Balanant, député du MoDem. C’est Bérangère Couillard auparavant secrétaire d'Etat chargée de l'Ecologie qui a récupéré son portefeuille.

publié le 22 juillet à 08h50, Nathan Hallegot, 6Medias

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