Destitution d'Emmanuel Macron : la procédure initiée par La France insoumise retoquée en commission des lois

© Guneyev Sergei/Tass/ABACA - Emmanuel Macron, le 26 septembre 2024.

La procédure de destitution d'Emmanuel Macron pourrait ne pas dépasser la commission des lois de l'Assemblée nationale, où elle n'a récolté ce mercredi matin que 15 voix pour et 54 voix contre. Le texte pourrait malgré tout être débattu dans l'Hémicycle, pointe Le Figaro.

Premier obstacle pour la procédure de destitution lancée par La France insoumise à l'encontre d'Emmanuel Macron. Après avoir passé le cap du bureau de l'Assemblée nationale il y a deux semaines, le texte s'est heurté à la commission des lois de la chambre basse. Seuls 15 élus ont voté pour. Pas de quoi contrebalancer les 54 voix contre, rapporte notamment Le Figaro.

Le quotidien rappelle néanmoins que le parcours de cette destitution pourrait ne pas prendre fin ici. Il reste en effet une maigre chance pour que celle-ci soit débattue en séance publique au Palais Bourbon. Il faudrait pour cela qu'elle soit inscrite à l'ordre du jour par la conférence des présidents, qui rassemble les principaux représentants de l'Assemblée. La France insoumise et la gauche dans son ensemble y sont toutefois minoritaires. La décision doit être prise dans les 13 prochains jours, précise TF1 Info.

Un rejet quasi unanime

Sans surprise, la procédure impopulaire des Insoumis est loin d'avoir fait l'unanimité lors des débats de ce mercredi matin. "Votre proposition est infondée juridiquement et irresponsable politiquement", a jugé l'ancienne ministre et députée Renaissance Aurore Bergé. Philippe Schreck du Rassemblement national a pour sa part accusé LFI de "crier à la destitution d'Emmanuel Macron par communication", pour "laisser la place au désordre et à la haine". Une provocation, a estimé de son côté Naïma Moutchou, élue Horizons et vice-présidente de l'Assemblée.

Les formations de gauche se sont montrées mitigées : "Je ne crois pas que le manquement soit manifeste", a observé l'écologiste et rapporteur de l'Assemblée Jérémie Iordanoff, qui reconnaît toutefois "un trouble chez les électeurs". "Monsieur Macron n'a pas violé la Constitution", a ajouté Marc Pena, député socialiste, pour qui la procédure, vouée à échouer, n'aura d'autre effet que de "réhabiliter" le président. L'initiative des Insoumis, en réaction au refus d'Emmanuel Macron de nommer Lucie Castets à Matignon, n'avait reçu que peu de soutiens au sein du Nouveau Front populaire. Les socialistes s'y sont vivement opposés. Seuls quelques élus, dont l'écologiste Sandrine Rousseau, avaient accepté de soutenir le texte.

publié le 2 octobre à 12h23, Joanna Wadel, 6Medias

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