Destitution d'Emmanuel Macron : la demande des Insoumis sera examinée le 2 octobre en commission des lois
© Eliot Blondet/ABACA
Après avoir été jugée recevable par le bureau de l'Assemblée nationale, la proposition de destitution du président de la République portée par les députés insoumis va être examinée par la commission des lois. Mais elle a peu de chance d'aboutir, le PS, notamment, ayant annoncé son intention de voter contre.
La demande de destitution d'Emmanuel Macron par le groupe de La France Insoumise (LFI), déposée le 4 septembre et signée par 84 députés, a déjà franchi une première étape : sa recevabilité, validée le 17 septembre par le bureau de l'Assemblée nationale. Prochain palier : la commission des Lois, qui va examiner la proposition le 2 octobre prochain, rapporte le site Internet actu.fr
C'est le député écologiste de l'Isère, Jérémie Iordanoff, qui a été nommé rapporteur de cette commission : "Je mènerai dans les jours qui viennent une série d’auditions et veillerai à ce que le sujet soit traité avec la rigueur et la mesure qui lui sont dus" a-t-il posté sur son compte X.
Peu de chance d'aboutir
Cette demande de destitution du Président de la République fait suite au refus d'Emmanuel Macron de confier les clés de Matignon à Lucie Castets, la candidate du Nouveau Front Populaire (NFP). La coalition de gauche était pourtant arrivée en tête aux élections législatives des 30 juin et 7 juillet, et occupe 193 sièges à l'Assemblée. Pour les Insoumis, principale force du NFP, ce refus de nommer un Premier ministre de gauche, constitue "un manquement grave au devoir de respect de la volonté exprimée par le suffrage universel".
Cependant, pour obtenir la destitution d'Emmanuel Macron, la proposition devra recueillir l'aval d'élus de tous bords politiques, car elle nécessite une majorité des deux tiers dans les deux assemblées du Parlement (Assemblée nationale et Sénat). Concrètement, la proposition doit être successivement validée par le bureau de l’Assemblée - ce qui est le cas - puis adoptée en commission des lois et dans l’hémicycle à une majorité des deux tiers. Ensuite, un parcours similaire doit être effectué au Sénat. Or, la chambre haute est majoritairement constituée d'élus de droite… De plus, l'initiative rencontre encore quelques réticences à gauche. Le Parti socialiste, notamment, deuxième composante du NFP en nombre de sièges, a déjà prévenu qu’il voterait contre. La destitution du chef de l'État a donc peu de chances d'aboutir.
publié le 25 septembre à 22h15, Sabrina Guintini, 6medias