Politique

Législatives 2024 : des ingérences russes pour faire basculer le scrutin en faveur du RN décelées par des chercheurs

La Russie chercherait à influencer l'issue des élections législatives à coups d'ingérences, selon une nouvelle étude du CNRS, corroborée par une enquête de BFMTV publiée ce vendredi 5 juillet.

Déjà décelées en marge des européennes et de la préparation des Jeux olympiques de Paris, elles semblent omniprésentes dans la campagne des élections législatives anticipées : les ingérences russes. Des chercheurs, et une étude du CNRS citée le 3 juillet par Ouest-France, tirent la sonnette d'alarme sur les tentatives du Kremlin de faire basculer le pouvoir en France aux mains du Rassemblement national. Une tendance inquiétante également constatée par BFMTV.

Nos confrères publient ce vendredi les résultats de leur enquête sur le sujet : de faux articles de presse en faveur de la politique du Rassemblement national, une fausse interview de Beyoncé accusant Emmanuel Macron d'être "la marionnette des Américains", ou encore un site falsifié du parti Renaissance proposant d'acheter des procurations à 100 euros... Tout ceci serait l'oeuvre d'un même réseau. Surnommé DoppelGänger, il surferait, selon le collectif Antibot4navalny contacté par BFMTV, sur des théories complotistes et des articles de presse, "les déformant de manière bénéfique pour le Kremlin".

Une stratégie rodée

Les spécialistes sont formels : le Kremlin chercherait ainsi à favoriser l'arrivée du RN au pouvoir. David Chavalarias, qui a signé l'étude du CNRS sur le sujet, explique dans la présentation de celle-ci que "Ces stratégies (...) visent à déstructurer la société française de manière systémique pour provoquer une transition vers une société fermée ou une démocratie illibérale", et qu'avec la dissolution de l'Assemblée nationale, "les efforts du Kremlin sont sur le point de payer".

Pour faire basculer une partie suffisante de l'opinion, "il suffit de quelques centaines de personnes payées assez faiblement dans des fermes à trolls", avertit le chercheur sur BFMTV, précisant qu'avec l'IA, la barrière de la langue n'est plus suffisamment importante pour empêcher ces faux contenus d'atteindre leurs cibles.

Le soutien encombrant du Kremlin

Outre ces ingérences, le Kremlin a renouvelé son soutien au Rassemblement national pour le second tour des élections législatives, dans une conférence de presse tenue par le porte-parole du ministre des Affaires étrangères russe, mercredi 3 juillet.

Le Kremlin avait déjà assuré "suivre de très près" les législatives françaises au lendemain du premier tour. Si d'un côté, le RN tente de faire oublier ses liens passés avec la Russie de Vladimir Poutine, le gouvernement russe a déjà fait savoir que quel que soit le résultat du 7 juillet, les relations actuelles entre la France et Moscou ne changeraient pas.

publié le 5 juillet à 15h57, Joanna Wadel, 6Medias

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