Politique

Législatives 2024 : Bruno Le Maire ne met "pas de signe égal entre le RN et LFI", mais "refuse de voter" pour La France insoumise

Mardi 2 juillet dans les colonnes du Figaro, le ministre de l'Économie et des Finances, Bruno Le Maire, s'explique sur ses propos tenus la veille au micro de France Inter. S'il différencie La France insoumise de l'extrême droite, il maintient que voter pour le parti serait contraire à ses valeurs.

Bruno Le Maire change - légèrement - de ton. Un jour après avoir suscité la colère de la patronne des Écologistes, Marine Tondelier, sur France Inter, le ministre de l'Économie et des Finances est revenu sur son parti pris de n'appeler à voter au second tour tour des législatives, ni pour le Rassemblement national, ni pour un candidat NFP de La France insoumise. "Non. Je ne mets pas de signe égal entre le RN et LFI, qui ont des histoires différentes. Aucune voix pour le RN", a-t-il clarifié dans un entretien au Figaro publié mardi 2 juillet.

Le refus d'une "majorité de circonstance"

Le ministre a toutefois gardé le même cap que ces dernières semaines : "(...) je refuse de voter pour LFI dont le projet ouvertement communautariste et insidieusement antisémite est contraire à notre nation", a-t-il poursuivi, ajoutant qu'on "ne combat pas le RN" avec ces "valeurs". Des déclarations qui diffèrent de la ligne défendue par Emmanuel Macron, qui dans une réunion avec son gouvernement lundi 1er juillet, a appelé à faire front contre le RN, rappelant avoir été réélu en 2022 grâce au barrage de la gauche contre l'extrême droite.

Quant à une éventuelle alliance avec certaines forces politiques pour construire une nouvelle majorité, Bruno Le Maire, qui prône le "dépassement politique", a encore précisé au Figaro : "Je ne participerai à aucune "majorité de circonstance", qui allierait des positions et des valeurs irréconciliables au détriment de notre cohérence. Ce n’est pas notre intérêt collectif".

La macronie divisée

Un "ni RN, ni LFI", également défendu par une partie des cadres macronistes, dont la ministre Aurore Bergé. Certains, rappelle BFMTV, comme la présidente de l'Assemblée nationale,Yaël-Braun Pivet, ou encore le patron du MoDem, François Bayrou, assument de faire du "cas par cas", distinguant les Insoumis qu'ils rangent dans les "républicains", d'autres figures du mouvement plus clivantes à leurs yeux. L'ancienne ministre de la Culture, Rima Abdul-Malak, et l'ex-ministre des Transports, Clément Beaune, ont eux insisté sur la nécessité de battre le RN avant tout, sans faire de trait d'union avec LFI. Des divisions qui morcellent le camp présidentiel et pourraient faire basculer l'issue du scrutin législatif, dimanche 7 juillet.

publié le 2 juillet à 13h24, Joanna Wadel, 6Medias

Liens commerciaux