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Séoul "inquiet" du rapprochement Russie-Corée du Nord, Zelensky réclame une "réelle pression"

  • Image satellite d'Airbus Defence and Space diffusée le 18 octobre 2024 par le renseignement sud-coréen, montrant selon lui la base militaire russe de Khabarovsk où sont stationnés des soldats nord-coréens
    ©Handout, AFP - Image satellite d'Airbus Defence and Space diffusée le 18 octobre 2024 par le renseignement sud-coréen, montrant selon lui la base militaire russe de Khabarovsk où sont stationnés des soldats nord-coréens
  • Image satellite d'Airbus Defence and Space diffusée le 18 octobre 2024 par le renseignement sud-coréen, montrant selon lui la base militaire russe de Khabarovsk où sont stationnés des soldats nord-coréens
    ©JEON HEON-KYUN, AFP - Le président sud-coréen Yoon Suk Yeol, le 24 octobre 2024 à Séoul
  • Image satellite d'Airbus Defence and Space diffusée le 18 octobre 2024 par le renseignement sud-coréen, montrant selon lui la base militaire russe de Khabarovsk où sont stationnés des soldats nord-coréens
    ©Anthony WALLACE, AFP - Un homme lit un article affiché dans une vitrin sur la décision de la Corée du Nord d'envoyer des troupes pour soutenir Moscou dans sa guerre contre l'Ukraine, le 21 octobre 2024 à Séoul
  • Image satellite d'Airbus Defence and Space diffusée le 18 octobre 2024 par le renseignement sud-coréen, montrant selon lui la base militaire russe de Khabarovsk où sont stationnés des soldats nord-coréens
    ©Maxim SHIPENKOV, AFP - Le président russe Vladimir Poutine au sommet des Brics à Kazan, le 24 octobre 2024
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    ©NICOLAS TUCAT, AFP - Le président ukrainien Volodymyr Zelensky à Bruxelles, le 17 octobre 2024
  • Image satellite d'Airbus Defence and Space diffusée le 18 octobre 2024 par le renseignement sud-coréen, montrant selon lui la base militaire russe de Khabarovsk où sont stationnés des soldats nord-coréens
    ©Nicholas SHEARMAN, AFP - Carte montrant les villes de Wonsan en Corée du Nord et de Vladivostok en Russie, où la Maison Blanche estime que 3 000 soldats nord-coréens ont été transportés, entre début et mi-octobre

La Corée du Sud a exprimé vendredi sa "grave inquiétude" après la ratification la veille par les députés russes d'un traité de défense entre Moscou et Pyongyang, le président ukrainien Volodymyr Zelensky réclamant de ses alliés occidentaux une "réelle pression" sur les deux pays alliés.

D'après le dirigeant ukrainien, les soldats nord-coréens commenceront à combattre contre les troupes ukrainiennes à partir de dimanche, faisant craindre une nouvelle "escalade" dans la guerre qui oppose la Russie à l'Ukraine depuis 32 mois.

La Corée du Nord a assuré de son côté vendredi que tout déploiement de ses troupes en Russie serait "conforme" au droit international, sans confirmer ou infirmer la présence de ses soldats.

"Si ce dont les médias internationaux parlent existe, je pense que ce serait une chose faite en conformité avec les règles du droit international", a déclaré Kim Jong Gyu, vice-ministre des Affaires étrangères chargé des Affaires russes, cité par l'agence officielle nord-coréenne KCNA.

Volodymyr Zelensky a appelé les Occidentaux à "punir" le duo Russie-Corée du Nord, qui se sont fortement rapprochés depuis deux ans, les alliés de Kiev accusant Pyongyang de fournir des munitions à l'armée russe.

"Nous avons besoin d'une réaction forte et fondée sur des principes de la part des dirigeants du monde", a-t-il réclamé.

Séoul a exprimé sa "grave inquiétude après la ratification par la Russie du traité Russie-Corée du Nord alors que des troupes nord-coréennes sont actuellement déployées en Russie", selon les termes d'un communiqué du ministère des Affaires étrangères.

Le gouvernement sud-coréen "demande instamment le retrait immédiat des troupes nord-coréennes et la cessation de la coopération illégale", a ajouté le ministère sud-coréen.

Jeudi, les députés russes ont voté, à l'unanimité et sans surprise, la ratification du "traité sur le partenariat stratégique global" avec la Corée du Nord.

Le texte signé le 19 juin, durant une rare visite du président Vladimir Poutine à Pyongyang, prévoit à l'article 4 "une aide militaire immédiate" en cas d'agression armée de pays tiers.

Dans le cadre de cette coopération accrue, la Corée du Sud et les États-Unis affirment que des milliers de soldats nord-coréens s'entraînent déjà sur le sol russe.

Et Kiev a dit jeudi avoir les preuves que des soldats de Pyongyang étaient déjà arrivés dans "la zone de combat" de la région frontalière russe de Koursk. Ce que Pyongyang et Moscou ont démenti.

- "Nos affaires" -

"Selon nos services de renseignement, les 27 et 28 octobre, la Russie utilisera les premiers militaires nord-coréens dans des zones de combat", a affirmé vendredi Volodymyr Zelensky sur Telegram.

Peu après, un haut fonctionnaire de la présidence ukrainienne a précisé à l'AFP, sous couvert d'anonymat, que ce déploiement pouvait "arriver à la fois" sur la ligne de front en Ukraine et dans la région de Koursk, territoire russe où Kiev contrôle toujours des centaines de kilomètres carrés depuis une offensive dans la zone en août.

Pour John Kirby, porte-parole de la Maison Blanche, l'envoi de troupes nord-coréennes pour combattre aux côtés de l'armée russe "montre combien Vladimir Poutine est désespéré".

La présence de soldats nord-coréens en Russie et leur éventuelle participation à la guerre en Ukraine est une "escalade supplémentaire" dans le conflit et un fait "grave", a critiqué le chancelier allemand Olaf Scholz.

Face aux accusations occidentales, le président russe a réagi vendredi, dans une interview diffusée par la télévision d'Etat russe.

"C'est à nous de décider de façon souveraine si nous mettons quelque chose en place ou pas, où, comment, si nous en avons besoin, ou si nous allons simplement organiser, par exemple, des exercices (militaires conjoints), des entraînements ou bien encore partager l'expérience" du champ de bataille, a-t-il déclaré vendredi en clôture du sommet des Brics.

"Ce sont nos affaires", a encore appuyé le maître du Kremlin.

- "Provocation" -

Le président sud-coréen Yoon Suk Yeol avait déclaré jeudi que son pays ne resterait "pas les bras croisés" face au déploiement de troupes nord-coréennes en Russie, qu'il a qualifié de "provocation qui menace la sécurité mondiale".

Séoul va étudier "avec plus de souplesse" qu'auparavant la possibilité de fournir des armes à l'Ukraine, avait-il annoncé.

La Corée du Nord a adopté un nouvel hymne national, a rapporté par ailleurs vendredi un média d'Etat, une nouvelle mesure devant permettre au dirigeant nord-coréen Kim Jong Un de définir son pays comme étant entièrement séparé du Sud et en conflit avec lui.

La Corée du Nord a déjà modifié sa Constitution pour définir le Sud comme un État "hostile" et a dynamité en octobre les routes et les voies ferrées qui reliaient autrefois les deux pays.

publié le 25 octobre à 17h42, AFP

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