Mayotte : face au chaos, le Conseil départemental réclame la déclaration de l’état d’urgence
© Lemor David/ABACA
Dévasté par le cyclone Chido, l’archipel de Mayotte traverse une crise sans précédent. Tandis que le bilan humain et matériel s’alourdit de jour en jour, les autorités locales réclament des moyens colossaux pour reconstruire et relancer un territoire à bout de souffle, informe France Info.
Mayotte n’a jamais connu une telle dévastation. Le cyclone Chido, qui a frappé l’île avec une violence inouïe, a laissé derrière lui un paysage de désolation. Selon les derniers chiffres du ministère de l’Intérieur, la catastrophe a causé 22 morts et 1 373 blessés, dont 45 graves. "Pas un endroit n’a été préservé", a déclaré le ministre de l’Intérieur, Bruno Retailleau, évoquant des "dégâts colossaux".Le chaos règne sur l’île : plus de 90 % des infrastructures sont endommagées, et les habitants font face à des pénuries alimentaires et d’eau potable.
Des scènes de pillage et des attaques ont même été signalées, poussant les autorités à instaurer un couvre-feu de 22 h à 4 h. “Nous avons peur des pillages, des attaques. Le contexte sécuritaire est tendu, donc il était nécessaire de mettre en place ce couvre-feu”, a expliqué Ben Issa Ousseni, président du conseil départemental de Mayotte, lors d’une intervention sur France Info, mardi.
Face à cette situation catastrophique, les livraisons d’aide humanitaire s’intensifient. Cependant, malgré cet effort, les besoins restent immenses.
Une demande d'état d'urgence et de fonds massifs
Face à cette catastrophe, Ben Issa Ousseni, a adressé une lettre au Premier ministre François Bayrou, sollicitant "le déclenchement de l'état d'urgence" et "la reconnaissance de l'état de catastrophe naturelle".
Ces mesures sont jugées indispensables pour activer les aides adaptées aux victimes et accélérer la mobilisation des ressources nécessaires.Le président du conseil départemental a également plaidé pour un plan de reconstruction qui, selon lui, devra "se chiffrer en milliards d’euros".
"L'île est dévastée à plus de 90 %", a-t-il ajouté, soulignant l'urgence de répondre aux besoins fondamentaux des habitants, notamment en eau potable et en denrées alimentaires. Si des livraisons d’aide s’intensifient, les autorités locales réclament davantage de soutien concret.
Valérie Pécresse, présidente de la région Île-de-France, a annoncé une aide d’urgence de 500.000 euros, tandis que le gouvernement promet un coup de pouce fiscal pour les dons destinés à Mayotte. Emmanuel Macron et François Bayrou sont attendus sur place dans les prochains jours. Le chef de l'État sera à Mayotte jeudi, tandis que François Bayrou, critiqué pour son absence en début de crise, a promis de "mobiliser la totalité des moyens de l'État" dès que son gouvernement sera formé.
publié le 18 décembre à 12h30, Orane Guisset, 6médias