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La SNCF épinglée par le gouvernement espagnol à cause de ses prix bas en Espagne

L'arrivée des Ouigo sur la ligne Madrid-Barcelone depuis 2021 ne manque pas d'inquiéter le ministre des Transports espagnol, qui s'offusque d'une "concurrence déloyale" à cause des prix cassés de la société française.

Un début de crise diplomatique entre la France et l'Espagne ? Comme le rapporte BFMTV, lundi 25 mars, le ministre des Transports espagnol, Óscar Puentes, estime que la SNCF est directement responsable de la fragilisation du secteur dans son pays, à cause de ses prix cassés qui défient toute concurrence. "Ce n’est pas raisonnable, la concurrence doit être loyale et ne pas entrer dans des pratiques qui conduisent à l’extermination de l’adversaire", a-t-il fustigé auprès du quotidien espagnol El Mundo.

Alors que les billets de trains sont très chers en Espagne et les wagons rarement pleins, la SNCF et sa filiale Ouigo sont arrivées sur le marché en 2021, en lançant des TGV low-cost entre Madrid et Barcelone, avec des premiers prix à 9 euros. Résultat, les Ouigo de la SNCF affichent un taux de remplissage de 90%, bien supérieur à la moyenne nationale. Cette tendance a bouleversé le marché ferroviaire en Espagne et la Renfe, l'opérateur public espagnol, s'est retrouvée contrainte de lancer sa propre offre lowcost.

La SNCF met des bâtons dans les roues de la concurrence en France

L'agacement de la Renfe et du gouvernement se révèle donc grandissant, d'autant que dans le chemin inverse, la SNCF fait tout ce qui est en son pouvoir pour bloquer l’arrivée de la Renfe sur le territoire français. L'opérateur espagnol a ainsi mis plus d’un an à obtenir les homologations nécessaires pour les lignes reliant l’Espagne à Marseille et Lyon, lancées au cours de l’été 2023. De son côté, la SNCF avait été épinglée par l’Autorité de régulation des transports pour son retard dans l’ouverture à la concurrence des rails hexagonaux.

Pour apaiser les tensions, le directeur de TGV-Intercités, Alain Krakovitch, s'est félicité du "succès de Ouigo Espagne" en soulignant que "50% des utilisateurs n'avaient jamais pris le train auparavant". Tous les opérateurs, Renfe incluse, ont vu leur trafic augmenter depuis l'arrivée de Ouigo, a-t-il également mis en avant. Avant de conclure avec une pointe d'humour : "C'est la première fois qu'on nous reproche des prix bas."

publié le 25 mars à 15h41, Quentin Marchal, 6Medias

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