Économie

"Une révolution": Biden défend un investissement emblématique en Angola

  • Le président américain Joe Biden à l'aéroport international de Luanda, en Angola, le 4 décembre 2024
    ©ANDREW CABALLERO-REYNOLDS, AFP - Le président américain Joe Biden à l'aéroport international de Luanda, en Angola, le 4 décembre 2024
  • Le président américain Joe Biden à l'aéroport international de Luanda, en Angola, le 4 décembre 2024
    ©ANDREW CABALLERO-REYNOLDS, AFP - Le président américain Joe Biden à l'aéroport international de Luanda, en Angola, le 4 décembre 2024

"C'est une révolution", a affirmé Joe Biden mercredi en Angola à propos de l'investissement emblématique de son mandat en Afrique, le "Couloir de Lobito", grand axe ferroviaire et commercial censé, à terme, traverser le continent d'Est en Ouest.

Ce chantier, destiné d'abord à faciliter l'exportation de minerais stratégiques de République démocratique du Congo (RDC) et de Zambie depuis le port angolais de Lobito, respecte "les critères les plus élevés pour les ouvriers, pour l'environnement et pour les populations locales, parce que les Etats-Unis savent que la manière dont nous investissons en Afrique est aussi importante que les montants que nous investissons", a assuré le président américain sortant.

Joe Biden avait promis de faire un voyage officiel en Afrique. Il s'exécute in extremis, avant de céder la place le 20 janvier à son plus grand rival, le républicain Donald Trump.

"C'est une révolution", a affirmé le démocrate de 82 ans, qui est apparu fatigué pendant une table ronde avec des dirigeants d'Angola, de Zambie, de RDC et de Tanzanie, autant de pays concernés par ce projet.

- 60 millions de dollars -

"Imaginez l'impact que cela va avoir pour la technologie, l'énergie verte, l'agriculture, la sécurité alimentaire", a-t-il énuméré, en annonçant 600 millions de dollars supplémentaires d'investissements américains dans le "Couloir de Lobito."

Joe Biden, qui effectue le premier voyage officiel d'un président américain en Afrique depuis 2015, et dont la visite en Angola est une première historique, a plaisanté qu'il allait "revenir pour prendre ce train", en rappelant qu'il était un fervent promoteur du transport ferroviaire.

Le président anglais Joao Lourenço a qualifié ce projet d'infrastructure d'"étape cruciale", tandis que le président zambien Hakainde Hichilema a estimé qu'il ouvrait d'"énormes opportunités."

Le président congolais Félix Tshisekedi a lui déclaré que ce grand chantier était un "symbole de notre volonté collective".

Les chefs d'Etat se sont exprimés depuis une usine de transformation de matières agricoles, que Joe Biden a rapidement visitée.

Le président américain, qui a ensuite repris l'avion pour les Etats-Unis au terme de ce déplacement de deux jours, avait auparavant inspecté les installations ferroviaires toutes proches du port de Lobito, situé à environ 500 kilomètres au sud de la capitale Luanda.

- De 45 jours à 45 heures -

Le "Couloir de Lobito", projet soutenu aussi par les Européens, doit permettre de réduire de manière spectaculaire le temps de transport de minerais entre la RDC ou la Zambie et la côte: de 45 jours aujourd'hui par la route à 40 à 50 heures par train.

Un haut responsable américain s'est dit persuadé que Donald Trump soutiendrait ce projet.

"Vous ne pouvez pas prétendre être en compétition avec la Chine et ne pas soutenir ce qui se passe ici", a-t-il dit.

Reste que pour faire du "Couloir de Lobito" un réel succès, les Etats-Unis devront coopérer avec la Chine. Cette dernière "domine le secteur minier en RDC et en Zambie", rappelle Mvemba Phezo Dizolele, expert au Centre d'études stratégiques et internationales, un institut de recherches basé à Washington.

Joe Biden s'est efforcé pendant son mandat de lancer une offensive diplomatique et économique à destination des pays africains, négligés depuis plusieurs années par la première puissance mondiale.

L'un de ses objectifs consiste à assurer l'approvisionnement des Etats-Unis en métaux et matières premières stratégiques pour le secteur technologique et la transition énergétique.

Alors que la Chine a déjà investi des montants pharaoniques, Washington assure proposer des initiatives plus ciblées et plus respectueuses des intérêts des pays africains, là où Pékin est accusé de les accabler avec des créances impossibles à honorer.

publié le 4 décembre à 16h26, AFP

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