La Bourse de Paris résiste à la crise politique
© ERIC PIERMONT, AFP - La salle de contrôle d'Euronext, société qui gère la Bourse de Paris
La Bourse de Paris a fini dans le vert mercredi, à quelques heures du vote d'une motion de censure à l'Assemblée nationale qui devrait faire tomber, selon toute vraisemblance, le gouvernement Barnier.
Le CAC 40 a pris 0,66% à 7.303,28 points, soit une hausse de 47,86 points. Mardi, il avait grappillé de 0,26%.
Le marché obligataire a fini stable. Le taux d'intérêt des emprunts français sur dix ans a atteint 2,90%, au même niveau que la veille. Son équivalent allemand était à 2,06%.
"Il ne faut jamais exagérer l’influence du fait politique sur les Bourses. Cela peut provoquer quelques remous, mais qui sont rarement durables", estime Christopher Dembik, conseiller en stratégie d'investissement chez Pictet AM.
"Les marchés relativisent. La France n'est pas la Grèce, et nous ne sommes pas en 2012. La BCE peut agir, et les mécanismes européens existent pour éviter une crise financière" abonde Vincent Juvyns, membre de l'équipe stratégie de JPMorgan AM.
Le Premier ministre Michel Barnier a été contraint lundi d'engager sa responsabilité sur le budget de la Sécurité sociale, un premier 49.3 synonyme de motion de censure et probablement de chute, puisque la gauche et l'extrême droite ont annoncé qu'ils la voteraient à l'unisson mercredi soir.
Paris a aussi été porté, comme les autres Bourses européennes, par les chiffres de l'activité du secteur privé dans la zone euro en novembre, en contraction pour la deuxième fois au cours des trois derniers mois, selon l'indice PMI Flash publié vendredi par S&P Global.
"Pour les marchés, cette mauvaise nouvelle est une bonne nouvelle, car elle accroît la probabilité de baisses des taux par la Banque centrale européenne lors de ses prochaines réunions", explique à l'AFP Vincent Juvyns.
Aux États-Unis aussi, des chiffres de créations d'emploi en novembre, plus faibles qu'attendus par les marchés, "augurent d'un assouplissement monétaire lors de la prochaine réunion de la Fed" les 17 et 18 décembre, selon Vincent Juvyns.
L'emploi est devenu un des paramètres les plus scrutés pour déterminer la suite de la politique monétaire de la Fed. Un marché du travail dynamique est un signe de bonne santé de l'économie, ce qui diminue le besoin de baisser les taux directeurs.
Au contraire, un ralentissement donne plus de marge de manœuvre aux banquiers centraux pour assouplir leur politique, ce qui est favorable aux actions.
Les chiffres du chômage américain en novembre, publiés vendredi, considérés comme les plus complets, seront particulièrement scrutés.
Orange dégradé
Le groupe de télécom Orange a perdu 3,01% à 9,41 euros après une dégradation des recommandations formulées par Morgan Stanley.
publié le 4 décembre à 18h27, AFP