Monde

Biden veut régulariser des centaines de milliers d'immigrés, Trump s'insurge

  • Joe Biden à la Maison Blanche, le 17 juin 2024
    ©SAUL LOEB, AFP - Joe Biden à la Maison Blanche, le 17 juin 2024
  • Joe Biden à la Maison Blanche, le 17 juin 2024
    ©Frederic J. BROWN, AFP - A la frontière entre le Mexique et les Etats-Unis à Jacumba Hot Springs en Californie, le 6 juin 2024

A quelques mois de la présidentielle, Joe Biden a annoncé mardi des mesures de régularisation qui pourraient bénéficier à des centaines de milliers de personnes, des annonces aussitôt condamnées par son rival républicain Donald Trump.

"Nous pouvons à la fois sécuriser la frontière (avec le Mexique) et fournir des voies légales d'immigration", a dit le président américain, candidat à un second mandat, dans un discours à la Maison Blanche.

Le démocrate de 81 ans en a profité pour critiquer son prédécesseur, l'accusant d'alimenter les "peurs" des Américains et jugeant "scandaleux" de dire, comme le milliardaire républicain de 78 ans l'a fait, que les migrants étaient des "animaux" qui "empoisonnent le sang" du pays.

Donald Trump, en campagne dans le Wisconsin (nord), a lui assuré que s'il était élu en novembre, ce "projet d'amnistie illégal (serait) déchiré et jeté dès le premier jour", pendant que ses partisans clamaient, à l'intention des migrants en situation irrégulière, "Virons-les! Virons-les!".

L'équipe de campagne du républicain, qui promet des expulsions massives en cas de victoire électorale, a elle assuré que les mesures annoncées mardi allaient "sans aucun doute alimenter la criminalité des migrants" ou encore "voler les avantages sociaux des seniors américains".

Joe Biden tente à la fois de répondre aux accusations de laxisme de la droite et de rester fidèle à ses promesses de campagne d'un système d'immigration plus "humain".

Le président, qui avait annoncé récemment annoncé des mesures très restrictives contre les demandeurs d'asile arrivant à la frontière sud des Etats-Unis, va faciliter la délivrance de permis de séjour permanent - la fameuse "carte verte" - aux conjoints et conjointes de citoyens américains et à leurs enfants.

Les personnes résidant depuis au moins dix ans aux Etats-Unis, et mariés à un citoyen ou une citoyenne américaine, pourront engager une démarche de régularisation sans devoir quitter au préalable le territoire américain, comme c'était jusqu'ici le cas.

- "Bon sens" -

"Cette mesure va protéger environ un demi-million de conjoints et de conjointes de citoyens américains, et environ 50.000 enfants immigrés âgés de moins de 21 ans", selon la Maison Blanche.

La grande association de défense des droits civiques ACLU a "salué" dans un communiqué la décision de Joe Biden, y voyant "le genre de mesures humaines et de bon sens qui rendent l'Amérique plus forte."

La même ONG avait au contraire décidé de porter plainte contre les mesures prises par le président démocrate pour limiter les entrées à la frontière avec le Mexique.

Joe Biden veut par ailleurs accélérer la procédure de visas de travail pour certains immigrés ayant obtenu un diplôme de l'enseignement supérieur aux Etats-Unis et ayant reçu une offre d'emploi dans le pays.

Cette décision s'appliquera en particulier aux bénéficiaires d'un programme protégeant les mineurs immigrés, mis en place en 2012 quand Barack Obama était président.

L'équipe de campagne du démocrate a diffusé une vidéo dans laquelle des bénéficiaires de ce programme, connus aux Etats-Unis sous le nom de "Dreamers", attaquent en anglais et en espagnol les positions anti-immigration de Donald Trump.

L'ancien président se réfère régulièrement à des meurtres particulièrement choquants, commis par des personnes entrées illégalement aux Etats-Unis, pour marteler qu'il existe une vague de criminalité due à l'immigration clandestine.

Mais ni les statistiques policières disponibles dans les grandes villes américaines, ni les études réalisées par des experts, ne montrent la réalité d'un tel phénomène.

Son équipe de campagne a évoqué mardi l'arrestation récente d'un ressortissant du Salvador, accusé d'avoir violé et tué une femme sur un sentier de randonnée du Maryland (est), en 2023, pour ensuite assurer que Joe Biden allait régulariser des "millions" de personnes en situation irrégulière.

Ce suspect ne remplit toutefois aucun des critères pour être concerné par les mesures annoncées mardi par la Maison Blanche.

publié le 19 juin à 00h05, AFP

Liens commerciaux