Afrique du Sud: poursuite des arrestations à la sortie d'un puits de mine clandestin
Quatorze personnes ont été arrêtées en Afrique du Sud après avoir refait surface dans un puits de mine illégal où des centaines d'autres se cacheraient encore, a annoncé lundi la police, qui traque ces travailleurs clandestins.
Les forces de sécurité sont stationnées depuis trois semaines devant la mine d'or abandonnée de Stilfontein, à environ 150 kilomètres au sud-ouest de Johannesburg, empêchant par intermittence les habitants des environs de ravitailler les mineurs à l'intérieur, pour les forcer à sortir.
L'opération, qui a jusqu'ici entraîné l'arrestation de plus de 1.000 personnes selon les autorité, a suscité un tollé, certains craignant que les mineurs, appelés "zama zamas" ("ceux qui essaient" en langue zouloue), ne meurent de faim ou de froid sous terre.
"Au total, 14 mineurs clandestins ont refait surface la nuit dernière, ce qui prouve qu'ils ne sont pas piégés, mais qu'ils refusent simplement de remonter à la surface", a déclaré la police dans un communiqué.
"D'autres sont retournés en courant dans le puits dès qu'ils ont vu des policiers", a-t-elle ajouté. Les personnes arrêtées "sont toutes mozambicaines", a précisé la police.
Des milliers de mineurs illégaux, souvent originaires de pays voisins, travaillent et vivent dans des conditions difficiles en Afrique du Sud, riche en minerais.
L'un d'entre eux, qui a parlé à l'AFP après avoir refait surface dans le puits de mine le 17 novembre, a déclaré avoir passé deux mois sous terre.
Certains responsables ont déclaré que les mineurs illégaux ne méritaient aucune aide, notamment la ministre auprès de la présidence, Khumbudzo Ntshavheni, qui a affirmé: "Nous allons les débusquer".
On ne sait toujours pas combien de personnes se trouvent sous terre à Stilfontein - un membre de communauté locale a évoqué le chiffre de 4.000, mais la police a par la suite indiqué qu'ils étaient probablement quelques centaines.
Les "zama zamas" ont une réputation sulfureuse, une partie de la population les associant à une hausse de la criminalité.
Le président Cyril Ramaphosa, qui a déclaré que les "zama zamas" étaient une "menace" pour l'économie et la sécurité, a défendu la stratégie policière de bloquer les approvisionnements afin de forcer les mineurs à sortir.
"Jusqu'à présent, plus de 1.000 mineurs sont remontés à la surface et ont été arrêtés", a déclaré M. Ramaphosa la semaine dernière, qualifiant le site de Stilfontein de “scène de crime”.
"Ceux qui sont en bonne santé sont détenus et seront traités conformément à la loi. Ceux qui ont besoin de soins médicaux seront emmenés à l'hôpital sous la surveillance de la police", a-t-il ajouté.
publié le 25 novembre à 09h51, AFP